Hongkong : condamnation du magnat de la presse Jimmy Lai
Après deux ans de procès, un tribunal de Hongkong a déclaré coupable le militant pro-démocratie et géant de la presse Jimmy Lai. La peine infligée à cet homme de 78 ans sera prononcée à une date ultérieure. Il est accusé de "conspiration" et de "collusion avec des forces étrangères". Pour les médias européens, ce procès révèle l'autoritarisme du système chinois.
Une tentative de dissimulation
La Chine cherche à maintenir une apparence d'Etat de droit à Hongkong, estime The Irish Times :
«Le verdict rendu par le tribunal a été étayé dans un document de 850 pages, ce qui montre à quel point Pékin a pris au sérieux le procès et la condamnation du magnat de la presse Jimmy Lai. Et témoigne du besoin pressant pour Pékin de légitimer auprès du monde entier le verdict rendu lors de ce procès-spectacle, ainsi que de feindre l'engagement de la ville envers l'Etat de droit depuis sa cession par le Royaume-Uni en 1997. … Dans le même temps, le Democratic Party, principale formation pro-démocratie de Hongkong, a voté sa dissolution dimanche sous la pression des autorités, après plus de 30 ans de militantisme.»
Prendre conscience de la menace chinoise
Le verdict contre Lai illustre l'action impitoyable de Pékin, juge Berlingske :
«Les entreprises occidentales basées à Hongkong doivent songer au risque de se retrouver impliquées dans des affaires juridiques. Elles seraient également avisées de se demander si elles ont intérêt à soutenir une dictature comme celle de la Chine, en contribuant à l'économie chinoise. … Nous ne devons pas tolérer que l'industrie européenne soit mise en difficulté par l'importation de voitures, de panneaux solaires et d'éoliennes bon marché en provenance de Chine. Nous devons protéger notre propriété intellectuelle et investir massivement dans la recherche et l'innovation pour pouvoir nous défendre. … N'oublions pas que la Chine menace les valeurs démocratiques auxquelles nous croyons.»
Faire pression sur Pékin
The Spectator appelle le gouvernement britannique à tout faire pour que Jimmy Lai soit libéré :
«Un nouveau jour sombre s'abat sur Hongkong avec la condamnation de Lai, qui est un assaut mené contre les principes de liberté, des droits humains et d'Etat de droit. ... Le Premier ministre, Keir Starmer, doit intervenir. Si sa visite officielle à Pékin a bien lieu en janvier, comme prévu, la demande de libération de Lai pour des raisons de santé doit figurer en tête de l'ordre du jour. Starmer doit conditionner tout accord commercial, toute validation du projet contesté d'ambassade chinoise à Londres, à la libération immédiate de Lai, et à son droit de quitter Hongkong – si c'est la décision que lui et sa famille prennent.»