La troïka de retour à Athènes
Des experts de la Commission européenne, de la BCE et du FMI sont attendus à Athènes pour discuter d'un troisième programme d'aide. Des négociateurs du Mécanisme européen de stabilité (MES) seront présents. Le Premier ministre Alexis Tsipras est contraint et forcé à traiter à nouveau avec la troïka, estiment certains commentateurs. D'autres pensent qu'il n'aura pas d'autre choix que d'organiser des élections anticipées.
Syriza devra négocier avec ses extorqueurs
Le gouvernement grec n'a plus d'autre choix que de continuer à négocier avec les créanciers, estime le quotidien de centre-gauche Der Standard, résigné : "Dans le meilleur des cas, le parti de gauche au pouvoir en Grèce peut espérer mettre en œuvre ces trois prochaine années un programme d'austérité pourvu de légers correctifs sociaux. Dans le pire des cas, le programme d'austérité échouera ; et d'un point de vue réaliste, c'est la perspective qu'évoquent plusieurs leaders d'opinion, en Grèce comme à l'étranger. … Selon les nouvelles prévisions d'Athènes, l'économie grecque devrait se contracter de deux pour cent ou plus - en raison des longs atermoiements avec les créanciers et du contrôle des capitaux. Par voie de conséquence, ceci risque d'entraîner le durcissement des conditions d'austérité imposées par les créanciers. La gauche au pouvoir devra se prêter à bien d'autres chantages encore. Elle n'a pas vraiment d'alternatives."
Des élections anticipées de plus en plus probables
Bien que le programme de réformes ait été adopté, Athènes est encore loin d'être tirée d'affaire, estime le quotidien de centre-gauche Berliner Zeitung : "Ce n'est qu'avec les voix de l'opposition que le chef du gouvernement a réussi à obtenir une majorité. Avec l'accord des créanciers, il a rayé de l'ordre du jour un certain nombre de projets centraux, tels que l'abolition du départ anticipé à la retraite, pour ne pas attiser la grogne. La faille qui lézarde le parti de Tsipras est incontestable. Le Premier ministre devra très probablement organiser des élections anticipées à l'automne. Pas d'accalmie en perspective non plus pour le reste de l'Europe. Les créanciers devront avaliser le troisième plan d'aide avant la fin de la pause estivale. … De ce point de vue, la réussite des votes à Athènes constitue la première étape d'un long retour à la normalité. L'Union monétaire est encore loin d'être stable, sur les plans tant politique qu'économique."
Tsipras face aux partisans de la drachme
Pour s'imposer face à l'opposition dans ses propres rangs, Tsipras doit coopérer avec les pro-européens d'autres partis, préconise le portail libéral Protagon : "Le dernier combat entre les camarades d'hier sera violent et politiquement sanglant. … La solution peut seulement venir des électeurs. C'est eux qui décideront s'ils veulent renouveler la confiance en Tsipras et son équipe - lesquels privilégient la voie du réalisme - ou s'ils lui préfèrent la vision des partisans de la drachme, qui ravalerait la Grèce au rang de pays du tiers-monde. Tsipras s'imposera probablement. … Mais il y laissera des plumes, et il ne sera pas en mesure de prendre les décisions nécessaires pour empêcher un Grexit. ... Il doit maintenant coopérer avec les forces politiques qui croient en l'avenir européen du pays."