Pas si xénophobes que ça, les Néerlandais !
D'après une grande étude menée par l'institut de recherche sociale SCP, la xénophobie et le populisme de droite seraient bien moins prégnants aux Pays-Bas qu'on ne pouvait le penser. Les commentateurs néerlandais se réjouissent de ce constat, et se demandent pourquoi les médias et les politiques refusent visiblement de prendre acte de cette réalité.
Les médias ont déformé l'image du pays
Volkskrant se montre franchement soulagé par les résultats de l'étude :
«La réalité peut être bien plus réjouissante et plus amène que la représentation relayée par les médias - et pas uniquement par les médias sociaux, cela s'entend. ... Le SCP évoque avec grande prudence une 'tendance très légèrement à la hausse concernant l'acceptation des migrants'. ... Une tendance qui a échappé à la quasi-totalité des médias. ... Il se peut certes que les experts, les analystes et les 'social warriors' fourbissent leurs armes de plus belle et remontent au créneau. Tous les autres peuvent toutefois se réjouir de statistiques qui redonnent de l'espoir.»
Une politique clientéliste
La politique doit maintenant elle aussi se mettre au diapason des conclusions de l'étude, exige NRC Handelsblad :
«Car la soi-disant grogne des citoyens, qui ont peur de voir leur culture disparaître, submergée par le flot d'étrangers, a été largement récupérée par l'establishment politique. ... Le contrat de coalition le prouve : les distances prises avec le projet européen, les paroles dures sur la politique d'asile et une grandiloquente pseudo-allégeance patriotique en matière de drapeau et de chansons. Quiconque ose mettre en doute ce statu quo propre à provoquer la claustrophobie appartient automatiquement à l'élite et ne peut pas être un 'Néerlandais normal'. ... Il est temps, pour les citoyens et les politiques, d'aborder 2018 la tête froide et dans une perspective plus objective.»