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  Gilets jaunes

  19 Débats

Un an après le début du mouvement des "gilets jaunes", le ministère de l'Intérieur a dénombré quelque 28.000 manifestants samedi dans tout le pays. Il y a un an, ils étaient presque 300.000 à se mobiliser pour dénoncer une hausse du prix du carburant et les inégalités sociales. Malgré cet essoufflement, les commentateurs réfléchissent à la portée sociale et politique du mouvement un an après le début de la mobilisation.

Le ministre français de l'Intérieur, Christophe Castaner, fait face aux reproches de diffuser de fausses informations. Il a dû rectifier des déclarations dans lesquelles il accusait des manifestants d'avoir 'attaqué' l'Hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière lors de la mobilisation du 1er-Mai. En effet, des enregistrements de surveillance vidéo fournissaient la preuve que c'est pour fuir un assaut des forces de l'ordre que les manifestants avaient cherché refuge dans l'enceinte de l'hôpital. Si la presse crie au scandale, certains journaux rappellent toutefois que les manifestants ne sont pas hors de cause.

Dans une vidéo d'un rassemblement de gilets jaunes samedi à Paris, on voit des manifestants appeler les policiers à se suicider. Le Parquet a ouvert une enquête pour outrage à personne dépositaire de l'autorité. Auparavant, des agents de police avaient manifesté de leur côté pour revendiquer de meilleures conditions de travail, et notamment attiré l'attention sur la multiplication par deux du taux de suicide de policiers depuis le début de l'année. Le comportement des manifestants suscite l'indignation des commentateurs.

Emmanuel Macron a indiqué vouloir fermer l'Ecole nationale d'administration (ENA), qui forme les haut-fonctionnaires français. C'est ce qui ressort du texte de l'allocution télévisée que le président devait prononcer lundi soir en guise de conclusion du grand débat national, mais qu'il avait dû annuler en raison de l'incendie de Notre-Dame de Paris. Les éditorialistes hexagonaux se montrent sceptiques.

Après le regain de violence lors des manifestations des gilets jaunes samedi dernier à Paris, le gouvernement français veut serrer la vis. Il a évoqué des interdictions de manifester dans certains lieux et l'éventualité de nouvelles arrestations préventives. De plus, certains lieux devraient être sécurisés par des unités antiterroristes de l'armée. Les journalistes s'interrogent sur cette politique de répression et sur l'image actuelle de la France.

Une partie du mouvement de protestation des gilets jaunes entend présenter une liste aux élections européennes de mai. Celle-ci, menée par Ingrid Levavasseur, une aide-soignante originaire de Normandie qui est l'une des figures de proue du mouvement, comporte déjà dix noms. Les journalistes y voient une annonce susceptible de rebattre les cartes de la politique française.

Si les rassemblements de gilets jaunes sont le théâtre d'affrontements avec les forces de l'ordre ces dernières semaines, de plus en plus de manifestants s'attaquent également à des journalistes. Des imprimeries ont par ailleurs été bloquées pour empêcher la distribution des journaux. Nombreux sont les gilets jaunes qui dénoncent une couverture médiatique partiale et subjective du mouvement. La France s'inquiète pour la liberté d'opinion.

En réponse à la vague de contestation des gilets jaunes, le président français Emmanuel Macron a appelé les Français à participer nombreux au grand débat national. Il souhaite engager un dialogue ouvert pour consulter les citoyens au niveau national sur 35 sujets - de la fiscalité à la démocratie en passant par la protection de l'environnement et l'immigration. Quels espoirs placer dans cette tentative de réconciliation ?

L'ex-boxeur et gilet jaune Christophe Dettinger avait frappé deux CRS dans le cadre d'une manifestation samedi à Paris. Des enregistrements vidéos attestent des faits. Un appel aux dons lancé par un comité de soutien a levé en un seul jour presque 120.000 euros en vue d'aider le prévenu, menacé de prison, à financer les frais de justice. La presse française est en émoi.

Le gouvernement français entend durcir la loi sur le droit de manifester pour sévir contre les violences. La nouvelle législation envisagée serait calquée sur les lois anti-hooligans appliquées pour encadrer les matchs de foot. Les manifestations des gilets jaunes, samedi, ont été émaillées de nouvelles violences. Les éditorialistes ne croient pas que le mouvement va refluer.

Un rapport publié par le Sénat américain confirme les conclusions des services de sécurité : des agents russes auraient bel et bien influencé la campagne présidentielle de Donald Trump par le biais des réseaux sociaux. Lors de la mobilisation des gilets jaunes en France, Facebook et consorts auraient également joué un rôle majeur.

Lundi, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a appelé à lever les blocages. De sources officielles, seuls 33.000 manifestants se seraient mobilisés le week-end dernier au niveau national. Si certains chroniqueurs sonnent déjà le glas du mouvement, d'autres ne perdent pas espoir qu'il trouve un second souffle.

Après l'attaque de Strasbourg, les politiques français ont appelé les gilets jaunes à ne pas manifester. Le mouvement est toutefois résolu à poursuivre la mobilisation samedi. La presse européenne estime que leur mécontentement, symptomatique de profondes disparités sociales en Europe, ne se dissipera pas de sitôt.

Le gouvernement français a fait savoir que les concessions d'Emmanuel Macron aux gilets jaunes coûteraient de huit à dix milliards d'euros par an à l'Etat. Bien que le budget français soit susceptible de dépasser le plafond de déficit fixé par l'UE, Bruxelles se montre bienveillante. Une réaction qui courrouce certains commentateurs, jugeant qu'on laisse tout passer à la France.

Alors qu'il n'avait pas réagi depuis dix jours à la mobilisation - parfois violente - des gilets jaunes, le président français Emmanuel Macron a promis de nouvelles concessions aux Français, lors d'une allocution télévisée. Le salaire minimum devrait ainsi augmenter de 100 euros par mois et les citoyens avoir davantage voix au chapitre. Les éditorialistes font une évaluation positive de son intervention, jugeant toutefois qu'elle pourrait s'avérer insuffisante.

Plus de 125 000 gilets jaunes ont à nouveau manifesté ce week-end dans toute la France. Les contestataires ont ajouté à leur revendication initiale - la suppression de la taxe carburants - des doléances sociales. Mais face aux violences constatées à Paris et dans d'autres villes, les éditorialistes s'interrogent sur la viabilité politique du mouvement.

Lors d'une réunion de crise, le président Macron et le gouvernement ont décidé un moratoire sur la taxe carburants. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a déclaré mardi ne pas vouloir mettre en danger "l'unité de la nation". Les gilets jaunes ont néanmoins annoncé leur intention de redescendre dans les rues le week-end prochain. Ces concessions auront-elles un effet ?

Après les graves violences qui ont émaillé le week-end dernier les manifestations des gilets jaunes, il semblerait que le président Macron fasse machine arrière. Matignon a annoncé un moratoire sur l'augmentation de la taxe écologique sur le prix diesel et l'essence prévue pour le 1er janvier. Les journalistes tentent de sonder l'origine de la colère des citoyens.

Dans un discours sur la transition énergétique, Macron a réagi mardi aux revendications des gilets jaunes. Il a fait savoir que la fiscalité sur les carburants serait adaptée à l'évolution des prix du pétrole et a annoncé une phase de consultation nationale de trois mois sur les aspects sociaux de la transition énergétique. A-t-il su trouver les mots pour apaiser la colère des manifestants ?