Pays-Bas : compromis sur le droit d'asile

La coalition au pouvoir au Pays-Bas a pris la décision d'accorder un droit de séjour aux quelque 600 demandeurs d'asile mineurs ainsi qu'à leurs familles. Ils ont obtenu un droit de séjour permanent, bien qu'ils n'aient pas rempli les critères donnant droit à l'asile. Ce compromis a évité une crise gouvernementale aux quatre partis de la coalition. Les commentateurs soulignent l'imperfection des décisions et la part laissée à l'arbitraire.

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NRC Handelsblad (NL) /

Le visage cynique de la politique

Ces personnes ont trop longtemps été instrumentalisées par les politiques, estime NRC Handelsblad :

«Les politiques n'ont eu de cesse de montre leur cynisme sur cette question. Il y a d'abord eu la soudaine volte-face [du parti chrétien-démocrate] CDA, qui, en 2017, pendant les négociations de coalition, a refusé tout nouveau règlement pour les enfants avant de préconiser une réévaluation de la disposition. Le lendemain même, [l'autre parti chrétien-démocrate] ChristenUnie a surpassé le CDA en demandant l'arrêt immédiat des expulsions. Puis cela a été au tour [du parti libéral de droite] VVD, qui a soutenu frénétiquement l'accord de coalition, pour ensuite exiger en coulisses des contre-parties à une éventuelle révision de l'accord. ... Pour ne pas éveiller d'attentes et de faux espoirs, une extrême discrétion aurait été de mise. Or c'est le contraire que nous observons ces dernières semaines.»

De Standaard (BE) /

Il n'existe pas de formule universelle

De Standaard rappelle qu'il n'y a pas de solutions simples à un problème complexe :

«Que cela peut-il bien changer, pourrait-on penser, que d'octroyer un permis de séjour à un enfant innocent qui fixe la caméra des journalistes de ses grands yeux plein d'espoir ? Il faudrait avoir un cœur de pierre pour le priver d'un avenir dans un pays riche. Mais ce n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. ... Il faut toujours soupeser le pour et le contre. C'est ce qui rend difficile de définir des règles générales. ... Dans le doute, c'est la sagesse, l'humanité et la perspicacité du ministre responsable qui fait pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Ce n'est pas la solution idéale, mais peut-être n'y a-t-il pas de meilleures alternatives.»