Antonio Tajani s'attire les foudres de la Croatie et la Slovénie

Dans le cadre du Jour du souvenir, une cérémonie commémorant les "Foibe", le massacre d'Italiens lors d'opérations de représailles menées par les partisans yougoslaves en Istrie et en Dalmatie entre 1943 et 1945, le président du Parlement européen Antonio Tajani, a scandé "Vive l'Istrie italienne" et "Vive la Dalmatie italienne". Ces deux régions sont revenues dans le giron de la Yougoslavie après la guerre, et appartiennent aujourd'hui à la Slovénie et à la Croatie. La presse croate fait part de son indignation.

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Jutarnji list (HR) /

Un dangereux révisionnisme

Jutarnji list dénonce des propos inqualifiables tenus par Tajani :

«Lorsque le président du Parlement européen dit 'Vive la Dalmatie italienne', cela ne peut avoir qu'une signification, quel que soit le contexte, à savoir que Zara (Zadar) n'appartient que provisoirement à la Croatie. Il s'emploie ainsi à détruire toutes les valeurs qu'il est censé défendre, au titre de président de la seule institution démocratiquement élue de l'UE. ... Un scandale semblable à celui provoqué jadis par les propos de Silvio Berlusconi, qui avait qualifié Martin Schulz de 'kapo de camp de concentration'. Pour ceux qui l'ignoreraient, il est bon de rappeler que Tajani appartient au parti que Berlusconi préside toujours. Et Berlusconi voit dans Tajani le futur Premier ministre de l'Italie.»

Blog Damijan (SI) /

Le populisme a toujours les mêmes causes

Sur son blog, l'économiste Jože P. Damijan relève des similitudes entre le contenu du discours de Tajani et des éléments propres au fascisme mussolinien :

«Le populisme de jadis a les mêmes racines que le populisme actuellement en plein essor en Italie et ailleurs en Europe. Dans les deux cas, il résulte d'un fort mécontentement social, lié à des années de détresse économique. ... Ce type de contextes favorisent l'émergence de messies et de populistes, qui recherchent ailleurs, à l'étranger, les causes des problèmes, rejettent la faute sur d'autres et proposent des solutions simples. Le peuple national est présenté en victime et cette tendance devient la base d'un succès cimenté ensuite par la multiplication des agressions extérieures.»