Transgenre : enseigner la tolérance au lycée ?
Le Portugal discute actuellement d'un projet de loi consistant à laisser le libre choix aux lycéens transgenres de plus de 16 ans d'aller aux WC côté filles ou côté garçons. Si les partis conservateurs y sont farouchement opposés, les partis de gauche estiment au contraire qu'il faut œuvrer au plus tôt pour une meilleure acceptation des minorités sexuelles. L'initiative suscite un accueil mitigé dans la presse portugaise.
Pour que nos petits-enfants se montrent plus tolérants
Dans Público, Manuel Soares, président de l'union syndicale de la magistrature portugaise, tente de transiger entre les positions extrêmes à droite et à gauche :
«Bien sûr, cette loi entraînera un jour un changement culturel. Nos enfants et nos petits-enfants auront avec leurs camarades transgenres un rapport plus naturel et plus tolérant. Ils cesseront de les humilier et de les amoindrir. ... Il ne s'agit pas d'être conservateur ou progressiste, de droite ou de gauche. L'enjeu est de savoir comment promouvoir dans les écoles le respect des valeurs d'auto-détermination, de diversité et de vie privée et éliminer les facteurs qui favorisent la discrimination et le harcèlement - avec, souvent, des conséquences tragiques.»
Pas de quoi légiférer
La voie législative n'est pas la bonne sur ce genre de problématique, estime pour sa part Observador :
«Le respect dû aux personnes homosexuelles ou transgenres est spect dû aux personnes homosexuelles ou transgenres est inconditionnel, est impératif, et il y a encore beaucoup à faire dans ce domaine. Mais ce respect n'entraîne pas l'hypothèse naïve d'un dualisme exclusif, démenti par la science, entre culturel et biologique. Ce respect n'exige d'aucune façon que l'Etat intervienne pour conditionner la pensée et imposer un langage et une vision du monde. ... Penser ainsi le respect des minorités sexuelles signifie les manipuler et c'est le petit pas qui menace de transformer les 'théories du genre' en idéologie.»