Des soldats autrichiens dans le cadre d'une mission de l'EUFOR, en Bosnie-Herzégovine. (© picture alliance/AP Photo/Kemal Softica)

  Politique européenne de défense

  35 Débats

C'est désormais chose faite : après presque deux ans d'impasse, la Suède fait officiellement partie de l'OTAN depuis hier jeudi. Les commentaires de la presse nationale témoignent qu'au sein du nouveau pays membre, l'enthousiasme n'est pas généralisé. A juste titre ?

Bruxelles a présenté sa stratégie pour le secteur européen de l'armement la semaine passée, avec à la clé une première tranche d'investissements d'un volume de 1,5 milliard d'euros. D'ici la fin de la décennie, la part des achats d'armes et de munitions auprès de fabricants européens devra s'élever à 50 pour cent, contre 20 pour cent aujourd'hui. Une augmentation des achats groupés, communs à plusieurs Etats, est également prévue.

C'est désormais chose faite : la Suède sera le 32e Etat membre de l'OTAN. Le feu vert du Parlement hongrois, lundi, lève le dernier obstacle à l'adhésion. Après la visite du Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, vendredi, à Budapest, et l'accord sur la vente de quatre avions de chasse suédois JAS 39 Gripen à l'armée hongroise, le gouvernement magyar a mis fin à son blocage. Que signifie cette nouvelle pour l'alliance et pour la Suède, jusque ici non-alignée ?

Cette année encore, la guerre d'agression russe contre l'Ukraine a dominé les débats de la conférence. Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, c'est à cause du manque d'armes et de munitions que les succès militaires ne sont pas au rendez-vous. La presse européenne appelle à traduire les paroles dans les faits, sans plus tarder.

Depuis que Trump a menacé de n'accorder la protection de l'alliance qu'aux Etats de l'OTAN ayant atteint l'objectif d'allouer deux pour cent de leur PIB au budget militaire, le débat sur la défense du continent préoccupe l'Europe au premier chef. Les commentateurs évoquent les différents facteurs et impondérables dans le cas de figure où ils devraient se passer du gage de sécurité des Etats-Unis.

La Finlande débat elle aussi du service militaire. Dans un entretien accordé la semaine dernière, le ministre de la Défense, Antti Häkkänen, a indiqué qu'il fallait prévoir la possibilité d'empêcher les réservistes de renoncer à leurs engagements militaires. Sa sortie a toutefois eu l'effet inverse, et suscité un regain immédiat de désaffections. La presse du pays préconise d'autres mesures.

Le chef d'état-major roumain Gheorghiță Vlad assure que l'armée ne serait pas prête en cas de conflit - face notamment à la menace russe. Selon lui, les effectifs seraient insuffisants et de nombreux réservistes trop âgés. Il préconise de permettre aux adultes de moins de 35 ans de pouvoir recevoir une formation militaire de base. Des propos que le Premier ministre, Marcel Ciolacu, a cherché à tempérer.

Le Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orbán et son allié chrétien-démocrate KDNP ont boycotté une séance parlementaire convoquée par l'opposition, au cours de laquelle devait être approuvée l'adhésion de la Suède à l'OTAN. Après l'aval d'Ankara, la Hongrie est l'ultime obstacle à l'adhésion de la Suède - en dépit des promesses initiales de Budapest. Les éditorialistes font part de leur consternation.

Mardi, le Parlement turc a voté à une grande majorité en faveur de l'adhésion de la Suède à l'OTAN. Depuis un an et demi, la Turquie y était opposée. Le pays avait également longtemps hésité avant de donner son feu vert à la Finlande. L'adhésion ne dépend plus désormais que de l'approbation de la Hongrie.

La présidente moldave, Maia Sandu, envisage une adhésion "graduelle" de son pays à l'UE, c'est-à-dire sans la province séparatiste de Transnistrie, soumise à l'influence russe. Le récent rapport franco-allemand sur l'élargissement et la réforme de l'UE propose lui aussi la possibilité de mettre entre parenthèses l'adhésion de territoires disputés. Des projets similaires sont évoqués pour l'adhésion à l'OTAN. Les chroniqueurs pèsent le pour et le contre.

Selon le journal norvégien Verdens Gand, Stian Jenssen, directeur de cabinet du secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, aurait suggéré lors d'une table ronde de proposer à l'Ukraine une adhésion à l'OTAN en échange de la cession de territoires à la Russie - en laissant toutefois l'Ukraine décider dans quelles conditions les négociations seraient entamées. Kyiv a qualifié ces déclarations d'inacceptables. Les commentateurs reviennent sur cette sortie.

L'OTAN n'est pas parvenue à s'entendre à Vilnius sur un scénario d'adhésion concret pour l'Ukraine, privilégiant l'apport d'un soutien important. Celui-ci doit prendre la forme d'un conseil OTAN-Ukraine et d'accords bilatéraux avec les Etats du G7. Par ailleurs, les membres de l'OTAN devront consacrer à l'avenir au moins deux pour cent de leur PIB au budget de la défense. Du côté de la presse, les échos sont mitigés.

La nouvelle est tombée juste avant l'ouverture du sommet de l'OTAN à Vilnius, le 11 juillet : la Turquie levait son blocage à l'adhésion de la Suède. A l'issue d'un long entretien avec le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, le président turc, Tayyip Erdoğan, a indiqué que la question serait rapidement soumise à la ratification du Parlement de son pays. Les chroniqueurs tentent d'analyser la position d'Ankara.

Le sommet de l'OTAN, qui a débuté mardi à Vilnius (Lituanie), a évoqué les modalités d'une entrée de l'Ukraine dans l'alliance. Suite au discours tenu par le président Zelensky, appelant à une adhésion rapide du pays, l'OTAN a assuré qu'une adhésion pourrait avoir lieu si plusieurs conditions étaient réunies, parmi lesquelles la fin de la guerre et la démocratisation du pays. Aucun échéancier n'a été défini. Les commentateurs analysent la portée de cette nouvelle donne.

Le président turc Erdoğan a une nouvelle fois remis en question l'adhésion de la Suède à l'OTAN lors d'une rencontre des délégations des deux pays à Ankara, mercredi. Bien que la Suède ait durci ses lois anti-terroristes et que la Cour suprême suédoise ait récemment donné son feu vert à l'extradition d'un partisan du PKK, Erdoğan estime que l'OTAN - et tout particulièrement les Etats-Unis, de l'avis des commentateurs - n'aurait pas répondu aux attentes de son pays.

Le mandat de Secrétaire général de l'OTAN de Jens Stoltenberg prend fin en septembre de cette année. En juillet, lors du sommet de Vilnius, le nom de son successeur devrait être désigné, mais de nombreux Etats membres plébiscitent la nomination d'une femme à ce poste. La Première ministre danoise Mette Frederiksen a été invitée à rencontrer le président américain Joe Biden ce lundi 5 juin. Les commentateurs s'interrogent sur le sens à donner à cette visite.

Une nouvelle loi antiterroriste entre en vigueur aujourd'hui en Suède. Le soutien, la création et le financement de groupes terroristes est désormais passible de peines. Au niveau européen, le PKK relève de cette catégorie. Stockholm espère ainsi venir à bout du blocage d'Ankara à son adhésion à l'OTAN. Rien n'est moins sûr, écrivent les éditorialistes.

Un groupe de neuf Etats membres de l'Union européenne préconise l'abolition du droit de veto et l'adoption à la majorité des décisions de politique étrangère et de défense, dans le souci de parvenir plus rapidement à des accords. Il semble que la Hongrie et la Pologne s'opposent à cette proposition. D'autres pays pourraient les rejoindre.

C'est officiel, la Finlande est devenue le 31e membre de l'OTAN. Mardi à Bruxelles, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a remis le document d'adhésion à son homologue américain, Antony Blinken, qui le déposera à Washington, lieu de fondation de l'alliance. Pendant ce temps, la Turquie continue de bloquer l'adhésion de la Suède. Dans la presse européenne, les analyses divergent.

Après huit mois d’atermoiements, le Parlement hongrois a voté en faveur de l'adhésion de la Finlande à l'OTAN, avec 182 voix pour et 6 contre. Il ne s'est en revanche toujours pas prononcé sur celle de la Suède. La Turquie, pour sa part, n'a toujours pas donné son accord à l'élargissement de l'alliance aux deux pays nordiques. Les éditorialistes commentent ce développement.

Le président finlandais Sauli Niinistö est en visite officielle en Turquie ce vendredi pour y rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdoğan, qui devrait lui annoncer que les derniers obstacles à une ratification de la demande finlandaise d'adhésion à l'OTAN sont tombés. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui rechignait jusque-là à signer la ratification, était en Turquie jeudi pour négocier avec Erdoğan. Dans la presse, l'euphorie n'est pas au rendez-vous.

"Je crois que l'Ukraine mérite d'entamer dès cette année les négociations sur l'adhésion à l'Union européenne", a déclaré le président Volodymyr Zelensky en amont du sommet UE-Ukraine de vendredi. Un sommet qui vient de s'achever sans qu'aucun calendrier d'adhésion n'ait été évoqué. Les éditorialistes continuent de s'interroger sur les perspectives souhaitables et sur les attentes réalistes.

Candidates à l'adhésion à l'OTAN, la Suède et la Finlande attendent encore l'accord de la Turquie. Un évènement survenu vendredi dernier vient raviver les différends : lors d'une manifestation devant l'hôtel de ville de Stockholm, des sympathisants kurdes ont suspendu par les pieds à un lampadaire un mannequin à l'effigie d'Erdoğan. Le gouvernement suédois a promptement présenté ses excuses.

La Finlande et la Suède ont déposé leur demande d'adhésion à l'OTAN en mai dernier. Depuis, 28 des 30 pays membres de l'OTAN ont ratifié les demandes. La Turquie, qui avait émis des réserves à l'égard de la Suède, l'accusant de soutenir des organisations terroristes, n'a pour l'instant pas encore donné son feu vert. Il en va de même pour la Hongrie, dont le 'oui' manque toujours. Le processus va-t-il aboutir ?

Après la rencontre entre les Etats-Unis et la Russie à Genève, de hauts représentants de la Russie et de l'OTAN se sont réunis mercredi à Bruxelles, pour la première fois depuis deux ans. Difficile toutefois de parler d'avancées sur les questions de l'Ukraine et de l'élargissement de l'OTAN : le secrétaire général de l'alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a fait d'état de "divergences considérables". Comment l'Europe se positionnera-t-elle ?

L'UE doit "apprendre le langage de la puissance", avait fait valoir Ursula von der Leyen après sa nomination à la tête de la Commission. Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, vient de présenter une "boussole stratégique". Les ministres des Affaires étrangères de l'Union discuteront de cette ébauche de doctrine de défense dans les semaines à venir. La presse entrevoit déjà des potentiels points de conflit.

La rupture par l'Australie, il y a deux semaines, d'un contrat de plusieurs milliards d'euros portant sur l'achat de 12 sous-marins avait suscité l'ire de la France. Une colère que devrait atténuer l'annonce faite par la Grèce, pays pourtant surendetté, de faire l'acquisition de trois frégates françaises dans le cadre d'un partenariat stratégique. Le contrat divise les éditorialistes grecs.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a tenu son second discours annuel sur l'état de l'Union. Elle a rappelé que la concurrence internationale serait de plus en plus rude et a notamment plaidé la cause d'une Union de la défense. Si certains commentateurs saluent un discours plein d'entrain et d'enthousiasme, d'autres craignent que la Commission soit tributaire du bon vouloir des Etats membres.

La mission de l'OTAN en Afghanistan aura duré 20 ans. La stratégie suivie, une occupation militaire doublée d'une tentative de 'nation-building', est qualifiée d'échec par la plupart des experts. Plus de 3 500 militaires de l'OTAN et d'Etats alliés ont perdu la vie dans le pays. Si certains éditorialistes semblent vouloir continuer de tirer les enseignements de la débâcle, d'autres tentent de nuancer le bilan.

Au lendemain du Brexit, la Grande-Bretagne se dote d'une nouvelle politique de défense et de relations extérieures. Mardi, le Premier ministre Boris Johnson a présenté à la Chambre des communes sa stratégie internationale, intitulée "Global Britain". Elle prévoit un renforcement de l'arsenal nucléaire, en réponse à de nouvelles menaces, et une présence accrue dans la zone indo-pacifique, devenue selon Johson 'centre de gravité géopolitique et économique' du monde.

Paris et Berlin sont en désaccord quant à l'orientation que doit prendre la politique de défense de l'Europe. Ils s'attendent tous deux à un désengagement des Etats-Unis, y compris sous l'administration de Joe Biden. Or tandis que Macron veut investir dans une Europe souveraine capable de se défendre sans OTAN et sans les Etats-Unis, la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, estime pour sa part que l'autonomie militaire européenne est une vue de l'esprit.

Dans un discours, le président français, Emmanuel Macron, a fait valoir l'importance de la dissuasion nucléaire, appelant ses partenaires européens à un dialogue stratégique et à participer à des exercices militaires avec la France. Paris peut-elle à terme remplacer Washington en tant que garante de la sécurité de l'Europe ? Les observateurs sont divisés.

Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel se sont tous deux déclarés favorables à la création d'une armée européenne. Les éditorialistes expliquent pourquoi les deux leaders promeuvent cette initiative et espèrent qu'ils pourront la concrétiser rapidement.