Peine de prison pour une ex-ministre danoise

L'ancienne ministre danoise de l'Intégration, Inger Støjberg, a été condamnée à 60 jours de prison pour violation délibérée de la loi. En 2016, elle avait ordonné la séparation d'un couple de demandeurs d'asile syriens au motif que la femme était mineure. Son ministère avait rendu la séparation systématique en présence d'un partenaire mineur, une pratique qui vient d'être jugée contraire à la loi par la Cour de destitution. Les commentaires de la presse approuvent le verdict.

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Politiken (DK) /

Une victoire pour les valeurs danoises

Les 26 membres - 13 juges et 13 députés - de la Cour de destitution appelée à trancher ont pris la décision à l'unanimité moins une voix. Ce verdict atteste du bon fonctionnement de l'Etat de droit, souligne Politiken :

«Juste après sa condamnation sans appel par la Cour de destitution, Inger Støjberg a évoqué une 'défaite pour les valeurs danoises'. ... Une affirmation on ne peut plus fausse. Il s'agit au contraire d'une victoire pour les valeurs danoises. Ces valeurs qui sont ancrées dans la Constitution et dans les conventions internationales et qui constituent le socle de l'Etat de droit : personne, pas même une ministre, n'est au-dessus des lois. Et les ministres sont comptables de la manière dont ils exercent le pouvoir.»

Jyllands-Posten (DK) /

Plus recevable comme députée

La ministre a échoué dans sa tentative de se poser en protectrice des mineures, estime Jyllands-Posten :

«Støjberg a voulu créer l'impression que l'enjeu du problème était le mariage de mineures. Elle a répété à plusieurs reprises 'se ranger du côté des filles'. ... Nous avons désormais la preuve noir sur blanc qu'il ne s'agit pas de la dénonciation de mariages de mineures, mais d'une infraction à la loi par la ministre. ... 60 jours de prison, ce n'est pas une bagatelle. Une telle condamnation soulève une autre question : Støjberg est-elle encore digne de siéger au Folketing [Parlement] ? Il incombe à l'assemblée de répondre à la question. Mais si la dignité a encore un sens, il est difficilement imaginable que Støjberg puisse conserver son mandat.»