Gazoduc en Iakoutie, Russie. (© picture alliance/dpa/TASS/Kirill Kukhmar)

  Politique énergétique

  59 Débats

Dès la fin du XVIIIe siècle, les machines à vapeur alimentées au charbon ont permis l'essor de la révolution industrielle. Son berceau, le Royaume-Uni, vient de fermer sa dernière centrale au charbon lundi. C'est le premier grand pays industrialisé à sortir de cette énergie polluante. Les commentateurs sont divisés sur les prochaines étapes à franchir.

Pour atteindre les objectifs climatiques de l'Accord de Paris, l'UE veut augmenter la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique d'au moins 40 pour cent d'ici 2030. Près des trois quarts des émissions de gaz à effet de serre sont en effet imputables au secteur de l'énergie. La presse européenne se demande où en sont l'UE et ses Etats membres dans la transition écologique et quels moyens permettraient d'accélérer davantage le processus.

A l'issue d'âpres négociations, les ministres de l'Energie des pays membres de l'UE se sont mis d'accord sur une réforme du marché de l'électricité. Elle repose sur le principe suivant : les producteurs d'électricité de source non fossile - ce qui inclut donc l'énergie nucléaire, point qui était controversé - sont éligibles à des aides publiques lorsque le prix de l'électricité sur le marché mondial chute en dessous d'un certain seuil. Ils doivent en revanche reverser à l'Etat les excédents lorsque les prix sont élevés. L'objectif étant d'éviter la volatilité des prix pour les producteurs et les consommateurs tout en s'émancipant de la dépendance au gaz.

Suite aux attaques du Hamas contre Israël, les prix du pétrole ont brièvement grimpé de quatre pour cent environ ce lundi. Un éventuel élargissement du conflit - comme dans la guerre du Kippour en 1973 ayant opposé Israël à l'Egypte et à la Syrie - pourrait-il entraîner une grave crise énergétique ? Ou la part des renouvelables dans notre mix énergétique nous donne-t-elle une indépendance suffisante ?

Neuf pays européens se sont entendus dimanche à Bruxelles sur un projet pharaonique visant à décupler l'énergie éolienne offshore en mer du Nord. Chiffré à plus de 800 milliards d'euros, sa capacité de production doit être progressive. L'objectif serait de produire plus de 300 gigawatts (GW) d'électricité par an d'ici 2050. L'UE, ainsi que les pays participants, devraient en assurer le financement. Pour la presse européenne, les efforts à fournir seront colossaux.

L'Allemagne vient de tourner la page du nucléaire. Ses trois dernières centrales nucléaires encore en activité ont été déconnectées du réseau le 15 avril à 23h59, trois mois et demi après l'échéance initialement prévue. En Europe, certains pays continuent en revanche de miser sur cette technologie, qui gagne actuellement en popularité dans le sillage de la crise climatique et énergétique, ou prévoient même de s'y mettre, comme la Pologne. Un engouement nouveau qui trouve également écho dans la presse européenne.

L'enquête sur le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 se poursuit. Le journaliste d'investigation américain Seymour Hersh prétend savoir ce qu'il s'est passé. Selon ses recherches, l'armée américaine aurait fait exploser les gazoducs, opération à laquelle la Norvège aurait contribué. Sur son blog, Hersh se réfère à une seule source anonyme. Le gouvernement américain dément, la presse européenne spécule.

En 2022, la consommation de gaz a chuté de manière spectaculaire aux Pays-Bas, en baissant de 25 pour cent par rapport à l'année précédente. Certains commentateurs y voient un excellent signe pour l'approvisionnement énergétique futur, tandis que d'autres interprètent cette évolution comme un symptôme supplémentaire de la crise.

Le géant pétrolier anglo-néerlandais a réalisé en 2022 un bénéfice record de plus de 38 milliards d'euros, un chiffre deux fois plus élevé qu'en 2021. Cela s'explique avant tout par la forte hausse des prix du pétrole et du gaz suite à l'invasion russe de l'Ukraine. Faut-il dompter l'appétit des multinationales du pétrole ?

L'invasion russe de l'Ukraine, et la politique du Kremlin consistant à fermer partiellement le robinet du gaz à l'Europe suite aux sanctions prises par cette dernière, avaient suscité de fortes craintes chez les politiques, les représentants de l'économie et au sein de la population, qui craignaient notamment des carences cet hiver. Bien que l'état d'urgence énergétique nous ait été épargné cette année, la presse appelle à ne pas baisser la garde.

En Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la police a commencé à évacuer le hameau de Lützerath. Pour que le groupe énergétique RWE puisse exploiter le lignite se trouvant sous les habitations - pour lequel il possède les droits miniers - la localité doit être rasé. Les militants écologistes s'y opposent, arguant que l'exploitation du charbon n'est plus d'actualité à l'heure de crise climatique. Qui a raison ?

Le gouvernement de centre-droit suédois veut développer l'énergie nucléaire. Il prévoit d'abroger le quota maximal de dix centrales dans le pays et d'investir dans de nouveaux petits réacteurs. C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre, Ulf Kristersson. La sortie du nucléaire, plébiscitée par la population lors d'un référendum en 1980 mais sans cesse repoussée, n'est donc plus d'actualité. La presse évoque des pistes supplémentaires.

Un mois après le classement de la baguette au patrimoine mondial immatériel de l'humanité, les boulangers français ont le couteau sous la gorge. Accablées par la flambée des prix des matières premières et de l'énergie, de nombreuses boulangeries n'ont d'autres choix que de mettre la clé sous le paillasson. La presse rappelle l'importance de ce commerce pour la population.

Après une série de longues discussions, les Etats membres de l'UE ont fini par se mettre d'accord pour plafonner le prix du gaz à 180 euros par mégawattheure dans certaines circonstances. Cette mesure vise à protéger les clients de l'explosion des coûts de l'énergie à partir de la mi-février. Le plafond peut être suspendu en cas de pénurie.

En France, l'entreprise publique de production d'électricité EDF envisagerait des coupures de courant ponctuelles et locales en janvier et février afin d'éviter tout "black-out" inopiné. La raison d'éventuelles pénuries est que 18 des 56 centrales nucléaires françaises sont actuellement à l'arrêt en raison de travaux de maintenance retardés. La Suède craint également des goulets d'étranglement et a mis en service une centrale de réserve fonctionnant au fioul. Les analyses de la presse européenne divergent.

Le plafonnement à 60 dollars le baril (57 euros) du prix du pétrole russe, décidé par l'UE et les pays du G7, est entré en application hier. Cette mesure, couplée à l'embargo partiel sur les livraisons de pétrole russe à destination de l'UE, vise à ce que la Russie ait plus de difficultés à financer son offensive en Ukraine. La presse est divisée quant à l'efficacité d'un tel dispositif.

Doha a fait savoir que Berlin avait conclu un accord d'approvisionnement en gaz naturel avec l'entreprise d'Etat Qatar Energy. A partir de 2026, près de deux millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) seront livrées chaque année à l'Allemagne, et ce pendant 15 ans. Pour les commentateurs, cet accord est en désaccord avec la question climatique et la remise en question du Mondial de football au Qatar.

La guerre a montré toute la vulnérabilité du système d'approvisionnement ukrainien, centralisé et axé sur les énergies fossiles. En 2017, une étude avait exploré des pistes pour que la part des renouvelables passe à 90 pour cent dans le pays d'ici 2050, mais elle n'avait pas eu un grand écho. La crise actuelle pourrait être l'occasion d'abandonner les superstructures à base d'énergies fossiles pour privilégier des installations décentralisées plus vertes. Ce que les journalistes voient d'un très bon œil.

Dans le litige lié à la construction d'un gazoduc devant relier le Portugal et l'Espagne à la France avant de bifurquer vers l'Allemagne, les chefs d'Etat et de gouvernement se sont entendus sur un compromis. Le projet de pipeline pyrénéen MidCat, rejeté par Macron, laisse sa place à une conduite sous-marine qui reliera Barcelone à Marseille (BarMar). Prévue pour livrer du gaz pendant la transition énergétique, celle-ci acheminera, à terme, de l'hydrogène vert.

Dans le conflit opposant les différents pays européens quant aux mesures adéquates à mettre en place pour lutter contre les coûts élevés de l'énergie, les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'UE viennent de trouver un compromis qui demande encore à être concrétisé. Il prévoit notamment que les Etats européens s'engagent à acheter en commun une partie de leur gaz et à mettre en place un encadrement temporairement des tarifs, un "corridor de prix dynamique". Les commentateurs estiment que de nombreux éléments restent encore à clarifier.

La décision de l'OPEP+ de réduire la production de pétrole à partir du mois de novembre aura des conséquences, le président américain Joe Biden a-t-il annoncé. Les Etats-Unis entendent notamment revoir leurs relations avec l'Arabie Saoudite. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, dont la Russie (OPEP+), avaient pris cette décision la semaine dernière. Saluant l'annonce de Biden, les commentateurs voient dans l'attitude de Riyad un acte de trahison.

La semaine passée, le gouvernement allemand avait débloqué une enveloppe de 200 milliards d'euros pour plafonner le prix du gaz et atténuer ainsi le bond des coûts de l'énergie pour les consommateurs et les entreprises. Une décision qui a valu à Berlin de vives critiques de ses voisins et de la Commission. Les mesures d'aide adoptées par l'Allemagne sont-elles égoïstes vis-à-vis des autres Etats ?

Les deux gazoducs sous-marins qui relient la Russie à l'Allemagne via la Baltique, Nord Stream 1 et Nord Stream 2 sont éventrés et rendus inutilisables. Des explosions ont été identifiées comme les causes des fuites. La piste d'un sabotage est de plus en plus privilégiée. Les commentateurs s'interrogent sur ses auteurs potentiels et sur leurs motivations.

L'explosion des prix de l'énergie est un défi pour l'Union européenne dans son ensemble, mais aussi au niveau des Etats membres, qui étudient des mesures différentes pour protéger leurs citoyens des ennuis qui les attendent. L'approche de l'hiver inquiète les commentateurs.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré hier l'échec des sanctions occidentales, qui mettraient selon lui en péril le monde entier. Peu de temps avant, le Kremlin avait exacerbé la crise énergétique en coupant complètement les livraisons de gaz via Nord Stream 1, en réponse au plafonnement du prix envisagé par le G7 et l'UE sur les importations d'énergie russe. Les éditorialistes tâchent de déconstruire le récit officiel russe.

Les ministres de Finances des pays du G7 se sont prononcés vendredi en faveur d'un plafonnement du prix du pétrole russe. De plus, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, préconise un prix plafond pour les importations de gaz. La Russie menace de mettre fin aux livraisons. Qui des deux perdrait le plus au change ?

L'UE entend réformer le marché de l'électricité. La flambée des prix du courant, principalement impulsés par les centrales électriques à gaz, montre 'les limites de notre modèle actuel de marché de l'électricité', a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Les Etats membres évoqueront des alternatives lors d'un sommet exceptionnel prévu le 9 septembre. La presse européenne se demande quelles mesures les Etats doivent prendre à présent

Un nouveau gisement de gaz été découvert au sud de Chypre. De bonne qualité, il s’élèverait à 70 milliards de mètres cubes, selon la ministre chypriote de l’énergie, Nasata Pileidou. Des obstacles techniques doivent néanmoins être surmontés pour pouvoir l'exploiter. D'importants champs gaziers avaient été découverts dès 2011 dans la Zone économique exclusive du pays (ZEE), à l'est de l'île, déclenchant un litige avec la Turquie sur les droits d'exploitation de ces ressources.

Dans ce contexte de difficultés d'approvisionnement énergétique et de flambée des prix de l'électricité, de nombreux pays de l'Union européenne s'interrogent sur les moyens de sauver leur économie et d'aider les citoyens à payer leurs factures. La presse européenne évoque différentes pistes - impôts sur les bénéfices exceptionnels, subventions, économies d'énergie - et rappelle le rôle de la politique.

Avec les manifestations du dérèglement climatique (canicules, sécheresse, récoltes perdues) et la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine, la préservation des ressources et la transition vers les énergies renouvelables paraissent plus pressantes que jamais. La presse se demande quelles seraient les options les plus efficaces pour assurer ce processus.

Accusé d'avoir commandité le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi en 2018, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman était indésirable depuis au sein de l'UE. Or le dirigeant controversé vient d'être reçu par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à Athènes et le président français Emmanuel Macron à Paris. La crise de l'énergie favorise la realpolitik, déplorent les éditorialistes.

Les ministres européens de l'Energie se sont mis d'accord sur un plan d'urgence pour l'approvisionnement en gaz. La Russie ayant réduit ses livraisons, l'UE s'attend à des pénuries, surtout en Allemagne. Une baisse de 15 pour cent de la consommation est prévue pour l'ensemble des Etats, mais plusieurs exceptions ont été aménagées. Ce qui explique, en partie, le scepticisme des éditorialistes.

Les producteurs de pétrole et de gaz profitent indirectement de la hausse des prix due à la crise énergétique. En réaction, les gouvernements belge et espagnol souhaitent soumettre ces surprofits à un impôt exceptionnel. Le président Emmanuel Macron s'est prononcé contre cette initiative, et cela fait réagir dans le pays.

Riga a décidé de mettre fin à la combustion de tourbe 'énergétique' d'ici 2030, alors que la Lettonie est le plus grand exportateur de tourbe du monde. Elle entend réduire ses émissions de CO2, et bénéficier des 184 millions d'euros alloués dans le cadre du 'mécanisme pour une transition juste' (MTJ) de l'UE. Compte tenu de la situation actuelle, la presse remet fortement en question cette décision.

Depuis maintenant une semaine, les Etats de l'UE débattent du plan d'urgence de la Commission pour l'approvisionnement en gaz. Il prévoit que les pays réduisent volontairement leur consommation de 15 pour cent entre août et mars et s'entraident en cas de pénuries. Comme Moscou réduira un peu plus ses livraisons via le gazoduc Nord Stream 1 à partir de mercredi, un accord officiel est attendu dès ce mardi. La presse se fait l'écho du principe de solidarité.

Uniper, le premier fournisseur de gaz en Allemagne, est en crise : en raison de la réduction des livraisons de gaz russe, et afin d'honorer ses contrats, l'entreprise cotée en bourse est contrainte de s'approvisionner à des prix désavantageux sur le marché comptant, enregistrant ainsi des pertes considérables. Son actionnaire majoritaire est le groupe finlandais Fortum. Mais Helsinki refuse de venir en aide à ce dernier et considère que la responsabilité échoit à Berlin.

La vague de chaleur, qui entraîne des températures records, donne du fil à retordre aux populations européennes : face aux feux de forêt dévastateurs et à la dégradation des terres agricoles, la question de savoir comment enrayer le changement climatique s'impose avec toujours plus de force. La presse s'interroge sur les mesures politiques à mettre en place et sur les changements de comportement nécessaires à l'échelle individuelle.

La décision du président américain de faire escale en Arabie saoudite, dans le cadre de son déplacement au Moyen-Orient, a suscité de vives réactions. Suite à l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018, avalisé par le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane selon les rapports des services de renseignement, Biden avait sévèrement critiqué Riyad. Stratégie condamnable du 'deux poids, deux mesures' ou diplomatie du compromis nécessaire ?

Depuis lundi, en raison de travaux de maintenance de routine, le gazoduc russo-allemand Nordstream 1, qui alimente surtout le Nord-Ouest de l'Europe, n'achemine plus de gaz. Nombreux sont ceux qui redoutent que Moscou se serve de cette interruption pour sevrer durablement l'Europe du gaz russe. Berlin va restituer à la Russie une turbine qui était en réparation au Canada, au grand dam de plusieurs Etats qui dénoncent une entorse aux sanctions contre la Russie.

Le Parlement européen a approuvé la proposition de la Commission européenne de février visant à faire bénéficier aux investissements dans l'énergie nucléaire et le gaz naturel d'un label de durabilité, moyennant certaines conditions. Sur les 705 parlementaires, 328 avaient voté contre ce projet. L'Autriche et le Luxembourg entendent faire appel. La presse européenne met en lumière cette controverse.

Les sanctions européennes sur le pétrole russe et les réductions par la Russie de ses livraisons de gaz à l'Europe ont fait exploser les prix de l'énergie, partout en Europe. Si le kilowattheure d'électricité coûtait 74 euros en juin 2021, son prix atteint 218 euros en juin 2022. A 8,6 pour cent, l'inflation atteint elle aussi des sommets dans la zone euro. Les commentateurs européens évoquent la guerre des nerfs qui a commencé et les priorités que l'on est amené à définir.

Les réductions des livraisons de gaz par la Russie placent l'Europe dans un embarras croissant : en Allemagne, le ministre de l'Economie Robert Habeck a activé le niveau deux, sur trois, de son plan d'urgence pour l'approvisionnement en gaz. "Nous sommes confrontés à une crise gazière", a-t-il déclaré, soulignant que le prix allait continuer de grimper. Comment amortir le choc pour les Européens ?

La Russie réduit ses livraisons de gaz, laissant planer les craintes d'un hiver froid dans les foyers européens. Les pays les plus touchés seront l'Allemagne et l'Italie, qui devraient normalement remplir leurs réserves de gaz à cette période. La raréfaction de la ressource a immédiatement fait bondir le prix du gaz de 30 pour cent. La presse d'Europe centrale et orientale s'inquiète pour les consommateurs.

Le gouvernement néerlandais va interdire les chauffages au gaz et au fioul à partir de 2026 et subventionner l'installation de pompes à chaleur. La décision est liée à la guerre en Ukraine et au plan REPower de l'UE, qui vise à affranchir l'UE de la dépendance aux énergies fossiles russes. La presse s'interroge sur la viabilité d'un changement rapide.

La Commission européenne a présenté mercredi le projet RepowerEU, censé réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et accélérer la transition vers les énergies vertes. Elle entend débloquer à cet effet 300 milliards d'euros sous la forme de prêts et de subventions. Outre un vaste plan d'investissement, l'UE table également sur des économies d'énergie et des achats mutualisés, comme pour les vaccins. Faut-il y voir une initiative visionnaire ou un excès de zèle ?

La guerre en Ukraine provoque une envolée des prix de l'énergie, partout dans le monde. C'est pourquoi l'Europe cherche à s'émanciper des combustibles fossiles russes, le plus rapidement possible. De plus, les gouvernements essaient de mettre en place des stratégies pour amortir rapidement les hausses de prix et atténuer une perte de pouvoir d'achat. La presse européenne aborde les différentes approches.

Les Etats-Unis veulent stopper toute importation d'énergie provenant de Russie. L'UE n'emboîte pas le pas à l'embargo américain mais entend réduire de deux tiers ses importations de gaz russe d'ici la fin de l'année et s'émanciper des combustibles fossiles russes bien avant 2030. Si certains commentateurs appellent à mettre les bouchées doubles, d'autres croient que cela ne pourra pas déboulonner Poutine.

La Commission européenne a présenté sa 'taxonomie' - son nouveau classement des investissements durables. Comme on pouvait s'y attendre, le gaz et le nucléaire y sont considérés comme des énergies vertes, sous conditions. L'Autriche et le Luxembourg ont annoncé qu'ils feraient appel de la décision, rejetée également par d'autres Etats de l'UE. Une majorité au Parlement européen ou un veto appuyé par au moins 20 Etats membres pourrait encore renverser la décision. La presse est divisée.

Depuis des mois, les prix de l'électricité et du gaz sont en hausse en Europe. Ils ont renchéri d'un tiers environ en un an et devraient augmenter encore en 2022. Sous l'effet de l'inflation, les prix des denrées alimentaires grimpent eux aussi. Les consommateurs européens ont du mal à joindre les deux bouts, doivent sauter des repas et économiser sur le chauffage. La presse européenne met en garde contre les conséquences sociales de la crise énergétique et réfléchit aux autres sources d'énergie possibles.

La Moldavie et la Russie semblent avoir trouvé une issue au litige qui les oppose sur la question des livraisons de gaz. Les deux parties ont conclu un nouvel accord d'approvisionnement sur cinq ans. Pendant la dispute, la Moldavie avait négocié un accord de livraison avec la Pologne. Les chroniqueurs reviennent sur ce bras de fer.

La Moldavie, jusque-là dépendante du gaz russe, refuse d'accepter les conditions fixées par Moscou pour le futur approvisionnement du pays, et a décidé d'effectuer un "achat pilote" de gaz à la Pologne, qui lui sera livré via l'Ukraine. Pour les journalistes, cette confrontation pourrait avoir des effets inattendus.

En l'espace d'un an, le prix de gros du gaz naturel a été multiplié par trois. Réunis mardi à Bruxelles pour coordonner leur action face à la hausse des coûts du gaz et de l'électricité, les ministres de l'Energie des pays de l'UE ne sont pas parvenus à s'entendre. L'Europe semble être à nouveau divisée entre Nord et Sud : tandis que l'Espagne et la Grèce, notamment, appellent à intervenir sur les marchés, l'Allemagne, les Pays-Bas et les Etats baltes préfèrent temporiser. Certains chroniqueurs vont jusqu'à affirmer que le marché unique et la politique énergétique commune sont au cœur du problème.

Dix pays membres de l'UE appellent Bruxelles à octroyer à l'énergie nucléaire le label écologique dans la taxonomie européenne des activités durables. C'est le cas de la France, qui mise depuis longtemps sur l'atome, mais aussi de la Pologne, qui envisage de se doter de centrales nucléaires. Ce reclassement du nucléaire serait décisif pour des investissements durables. Les commentateurs sont divisés.

La conjonction de la flambée des prix de l'énergie et de l'impératif de réduire les émissions propulse le nucléaire sur le devant de la scène, pas seulement en France. Face à cette nouvelle donne, les éditorialistes européens se demandent si les centrales nucléaires peuvent être considérées comme des sources d'énergie durables.

Dans le cadre de son plan d'investissement "France 2030", Emmanuel Macron a détaillé comment il envisageait la transition écologique et numérique. Il préconise des investissements massifs dans le nucléaire, filière idéale selon lui pour atteindre les objectifs climatiques. Ses propos se doublent d'offres commerciales concrètes : peu après les annonces de Macron, EDF a soumis à la Pologne une proposition de construction de quatre à six réacteurs nucléaires.

Selon les médias canadiens, le nouveau président des Etats-Unis, Joe Biden, entend suspendre la construction de l'oléoduc Keystone XL et miser sur le gaz naturel. Déjà arrêté par Barack Obama en 2015 en raison des dommages à l'environnement, le projet avait été relancé par Donald Trump. Biden entend également fixer de nouveaux objectifs énergétiques dans d'autres domaines, et prévoit pour cela une enveloppe de 2 000 milliards de dollars.

La centrale nucléaire alsacienne de Fessenheim, la plus ancienne de France (mise en service en 1977), a été déconnectée du réseau le 30 juin. Selon ses détracteurs, un risque pour la sécurité en émanait. Si les politiques allemands et les militants écologistes applaudissent sa fermeture, ses employés et les riverains sont nombreux à la regretter. Dans la presse allemande et française, les échos sont mitigés.

Le groupe pétrolier saoudien Aramco, qui a fait son entrée en Bourse mardi, vaut davantage que Microsoft et Apple. En vendant des actions de son entreprise publique, Riyad espère débloquer des fonds pour diversifier son économie. Les éditorialistes sont toutefois sceptiques quant à l'enthousiasme des investisseurs.

Un rapport de l'instance néerlandaise de supervision des mines préconise de réduire drastiquement l'extraction de gaz naturel dans la province de Groningue, afin de préserver les habitants de nouveaux séismes liés a cette activité. Entre la protection des citoyens et les engagements internationaux du pays, les commentateurs font le point.