USA : McCarthy élu speaker de la Chambre des représentants

A l'issue de 15 tours de scrutin, le républicain Kevin McCarthy a fini par être élu président de la Chambre des représentants, dans la nuit de vendredi à samedi. Après des débats houleux émaillés de quelques tumultes, les députés républicains qui lui faisaient barrage ont fini par s'abstenir. Les commentateurs craignent que McCarthy ne leur ait lâché trop de lest.

Ouvrir/fermer tous les articles
Der Standard (AT) /

A la merci de l'ultradroite

L'extrême droite aura dorénavant un fort ascendant sur le travail du parti républicain à la Chambre des représentants, met en garde Der Standard :

«McCarthy, qui n'est pourtant pas un parangon de libéralisme mais un conservateur de la vieille école, trumpiste volontiers opportuniste, a fait au groupe de l'ultradroite des concessions et des promesses au point de se renier lui-même complètement. Il a perverti et avili la fonction de président de la Chambre avant même de l'avoir endossée. Marionnette de l'extrême droite, McCarthy n'a plus aucune marge de manœuvre. Tous les projets de lois - budget, aide à l'Ukraine, programmes économiques - dépendront du bon vouloir des extrémistes les plus intransigeants, qui feront la pluie et le beau temps.»

De Tijd (BE) /

Deux années d'imprévisibilité en perspective

De Tijd redoute lui aussi que l'élection dans la tourmente de Kevin McCarthy ne laisse rien présager de bon pour la gouvernabilité des Etats-Unis :

«Ceci ne fera qu'aggraver la paralysie politique des Etats-Unis. ... Un dysfonctionnement total menace Washington. Ceci est déjà en soi une victoire pour les extrémistes qui estiment que les élites de Washington se repaissent dans le cocon du pouvoir. Rappelons que faire dérailler le train de la politique fait partie de leur agenda politique. Ce qui est angoissant, c'est que les Etats-Unis vont devoir tenir deux ans avec ce facteur d'imprévisibilité. Une chose est sûre : ce ne sera pas une heure de gloire pour la démocratie.»