L'Italie, paradis pour les criminels roumains ?

Ionel Arsene, influent président du conseil départemental de Neamț, a été condamné à six ans et huit mois de prison pour abus de pouvoir, vendredi, par la Cour d'appel de Brașov. Or il ne purgera pas sa peine car il a disparu de la circulation, et se cache probablement en Italie. Ce n'est pas un cas isolé, écrivent les commentateurs.

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Radio Europa Liberă (RO) /

Des citoyens exemplaires en Italie

Plusieurs autres condamnés roumains ont déjà suivi le même chemin, relate Radio Europa Liberă :

«La législation en vigueur en Italie [depuis 2021] prévoit que des juges puissent refuser une demande d'extradition ou la mise en exécution d'un mandat d'arrêt européen uniquement dans le cas où le condamné a été domicilié au moins cinq ans en Italie. Dans ces nouvelles conditions [qui étaient encore plus faciles auparavant], d'éminents accusés roumains dont les procès traînent en longueur depuis des années s'y prennent à l'avance pour préparer leur 'fuite', en s'installant en Italie, où ils deviennent des hommes d'affaires exemplaires. Ils créent des entreprises, paient leurs impôts et font appel aux meilleurs avocats pour empêcher leur extradition, en invoquant tout un tas de prétextes - le plus fréquent étant les mauvaises conditions de détention dans leur pays d'origine.»

Spotmedia (RO) /

Le symptôme de graves dysfonctionnements à l'échelle européenne

L'UE devrait prendre la mesure du problème, estime la journaliste Ioana Ene Dogioiu sur Spotmedia :

«Il est vrai que l'Italie et la Grèce sont les destinations de prédilection des criminels, roumains ou d'autre nationalité, car ces pays profondément corrompus, comme l'Europe du Sud dans son ensemble, permettent aux criminels de fuir les peines encourues. C'est une situation dont Bruxelles devrait s'alarmer. Que des criminels puissent se réfugier dans un autre Etat membre de l'UE dénote un dysfonctionnement de la coopération et des normes judiciaires, et probablement aussi de l'intégrité - tant au niveau des enquêtes qu'à celui des poursuites pénales dans les paradis pour criminels.»