Otages israéliens tués par Tsahal : quel impact sur la guerre ?

En dépit de la dernière résolution de l'ONU, Israël poursuit son offensive contre le Hamas à Gaza, ainsi qu'elle l'avait annoncé. Tsahal a commis vendredi une erreur fatale : trois otages kidnappés par le Hamas ont été abattus par erreur par des soldats israéliens. Les commentateurs se demandent si c'est le signe qu'Israël doit revoir sa stratégie.

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La Stampa (IT) /

Un accident aux conséquences funestes

La Stampa commente :

«Les soldats de Tsahal qui ont tué les trois otages 'n'ont pas suivi les consignes des forces armées israéliennes'. ... Après quelques heures de malaise, Israël a fait cette courte déclaration pour s'affranchir de toute responsabilité dans un épisode douloureux et déplorable, en plus d'être politiquement embarrassant. A la guerre comme à la guerre, comme on dit. Mais dans une guerre comme celle qui se déroule actuellement dans la bande de Gaza, une guerre claustrophobe, retransmise en direct 24 heures sur 24 sur les écrans de la planète, le moindre événement peut avoir un impact mondial dévastateur. Un impact que les militaires de la vieille école et le gouvernement d'Israël n'ont peut-être pas encore compris : s'ils ont le contrôle du conflit, la gestion de la persuasion autour de celui-ci, en revanche, leur échappe.»

Frankfurter Rundschau (DE) /

Il est urgent de changer de tactique

Les choses ne peuvent continuer ainsi, écrit Frankfurter Rundschau :

«Il est urgent que l'armée et le gouvernement israéliens changent de tactique et se dotent d'une stratégie cohérente sur le long terme. ... Il faut en finir avec le pilonnage aérien, avec le déploiement massif de colonnes de chars. A la place, il faut des attaques éclairs ciblées contre les combattants du Hamas, exécutées par des soldats d'élite sur la base de meilleures informations fournies par les services secrets. ... Ceci ne permettrait pas de résoudre le conflit, mais au moins de l'endiguer. C'est ce que préconise le président américain Joe Biden, en raison du contexte international et de la situation politique israélienne. Sous pression après le récent désastre des otages, Nétanyahou se résoudra-t-il enfin à suivre le conseil de ses alliés ?»

Dagens Nyheter (SE) /

Négocier, l'unique solution à terme

Dagens Nyheter appelle les Israéliens à changer de gouvernement :

«L'organisation terroriste du Hamas pourra peut-être être neutralisée au prix de lourdes pertes en vies civiles, mais tôt ou tard, un 'nouveau Hamas' renaîtra de ses cendres. Pour les Israéliens lambdas, une seule voie mène à une sécurité durable : celle de la négociation. Actuellement, la proposition n'est pas très populaire en Israël, mais ce serait déjà une avancée d'avoir un gouvernement qui n'arme pas activement les colons, ne sape pas les bases de l'Etat de droit et cesse de bombarder plus ou moins sans discernement les civils palestiniens. Nétanyahou et ses partenaires de coalition d'extrême droite devraient alors quitter la scène.»

Kurier (AT) /

Un cessez-le-feu serait un cadeau au Hamas

Kurier approuve sur le fond la détermination d'Israël :

«Israël a annoncé qu'il poursuivrait la guerre contre le Hamas, avec ou sans soutien international. Un cessez-le-feu serait un cadeau au Hamas, lui permettant de faire son retour pour menacer à nouveau Israël. Peut-on donner raison à Israël ? Oui. Même 70 jours après l'attaque de hordes débridées de terroristes du Hamas contre Israël, on ne le répètera jamais assez : aucune situation politique ne justifie un tel crime attentant à des vies, juives ou autres. Et le Hamas combat dans un seul et unique but (partagé par l'Iran qui le soutient) : la destruction de l'Etat d'Israël.»