Hongrie : la loi contre les ONG en suspens

Le parti du Fidesz au pouvoir en Hongrie remet à la rentrée parlementaire à l'automne l'adoption de la loi dite sur la transparence, initialement prévue cette semaine. Le projet de loi envisageait de lourdes sanctions contre les organisations de la société civile et les rédactions ayant perçu des aides de l'étranger. Le président du groupe parlementaire du Fidesz, Máté Kocsi, a fait valoir que si la finalité de la loi faisait consensus, des divergences existaient sur la méthode. Que penser de cet atermoiement ?

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Válasz Online (HU) /

Du jamais vu

Pour le journal Válasz Online, on a l'impression que le groupe parlementaire Fidesz tient tête au Premier ministre :

«Comment interpréter le report à l'automne de ce projet de loi contesté tant au niveau national qu'international ? Selon toute vraisemblance, certains membres du gouvernement ont souhaité freiner le Premier ministre et faire acte de retenue. ... Les rétropédalages et les recours à des contre-arguments objectifs ne sont pas monnaie courante par les temps qui courent, d'autant que le Premier ministre avait exprimé son soutien au projet de loi.»

PestiSrácok (HU) /

Une victoire du bon sens

Le portail d'informations pourtant pro-gouvernemental PestiSrácok juge le projet de loi inadéquat sous sa forme actuelle :

«Heureusement, le bon sens a fini par l'emporter ! La loi sur la protection de la souveraineté doit être mise en œuvre, mais la méthode préconisée par la loi sur la transparence était terriblement grotesque et a prêté le flanc à des attaques politiques. ... La transparence des ONG et des médias doit vraiment devenir obligatoire, mais l'ingérence de l'étranger et la dénonciation de dysfonctionnements sont du ressort des services secrets et des autorités répressives.»

Törökgáborelemez (HU) /

Le dossier a encore du potentiel

Sur son compte Facebook, le politologue Gábor Török fait valoir qu'il importe davantage au parti au pouvoir de lancer une polémique que de passer une loi :

«Le Fidesz a un profit à tirer non pas de l'adoption de cette loi par le Parlement, mais du débat qu'elle soulève. Il avait besoin de cette loi pour pousser l'opposition à l'hystérie, dans le but ultime de voir Péter Magyar se joindre au tollé et se faire le porte voix de ce soulèvement. Pour l'instant, la réussite du gouvernement est restée en demi-teinte, et c'est peut-être un euphémisme. Si la loi était votée aujourd'hui, le succès resterait modeste. Le Fidesz doit donc continuer et peut-être aussi faire monter les enchères.»