Violence d'extrême droite au Portugal : que faire ?
Les membres présumés d'un groupe terroriste d'extrême droite ont été arrêtés au Portugal. Ils sont notamment soupçonnés d'avoir voulu fomenter un attentat contre le Parlement portugais. L'un d'entre eux serait du reste un officier de la police de Lisbonne. Cet épisode est le point culminant d'une série d'événements liés à la violence d'extrême droite au Portugal. La presse du pays appelle la classe politique à prendre enfin le problème à bras-le-corps.
Ne plus détourner le regard
Le quotidien Jornal de Notícias appelle le pays à se réveiller et à défendre la démocratie face a ses ennemis d'extrême droite :
«Nous en sommes arrivés à un point où l'on assiste à la banalisation de phénomènes que jusqu'à récemment encore, nous n'aurions pas pu accepter. Sous couvert de défense de l'identité nationale, nous sommes les témoins d'actes violents dont nous devrions avoir honte. ... On ne peut plus tolérer qu'un de nos concitoyens fasse le salut nazi ou défende des idéaux pervers, en les faisant passer pour la défense de la probité ou du développement économique. Et il est moins acceptable encore que ces actions soient justifiées en brandissant le prétexte d'une quelconque 'compensation' vis-à-vis des autres extrêmes [de gauche].»
Une atteinte à l'Etat de droit
Público exige la mise en place d'un système d'alerte précoce :
«Quand on découvre que des membres des forces de l'ordre faisaient partie d'une milice néonazie, il y a matière à s'inquiéter. ... Devraient également s'inquiéter les politiques et les responsables des forces de sécurité qui, étrangement, sont restés silencieux jusque-là. Il s'agit d'une atteinte à la confiance de l'opinion publique dans une institution fondamentale de l'Etat de droit. La démocratie ne peut se permettre d'occulter les signes d'un noyautage de ses forces de police. ... Une solution à ce problème est le durcissement des critères de sélection des jeunes aspirants policiers.»