Russie : une loi pour interdire les recherches libres sur Internet

En Russie, la Douma étudie en seconde lecture un projet de loi prévoyant des amendes pour les citoyens qui rechercheraient sur Internet des 'contenus clairement extrémistes'. En raison des contenus qu'ils diffusent, environ 5 500 sites sont actuellement bloqués en Russie et ne sont accessibles aux usagers qu'en passant par un serveur VPN. Beaucoup de sites d'information internationaux sont concernés.

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Radio Kommersant FM (RU) /

Quand surfer devient un danger pour tout internaute

Au vu des réformes prévues, Radio Kommersant FM conseille tout simplement de renoncer à s'informer :

«Il est donc recommandable d'avoir étudié à fond la situation juridique avant d'aller sur la Toile mondiale. Car le Russe moyen ne sait pas forcément ce qu'il faut entendre par 'recherche ciblée' et par contenus extrémistes. ... Qu'est-ce que les historiens, les journalistes, les chercheurs et les contre-propagandistes sont-ils censés faire ? C'est bien connu, le meilleur moyen de combattre l'ennemi, c'est de le connaître. Le savoir est un pouvoir. Comment, sans savoir, mener une argumentation étayée sur des faits et récuser des déclarations sciemment fausses ? Ou faut-il demander une dérogation à la règle ? ... Quoi qu'il en soit, pour ne pas s'attirer des ennuis, on peut avoir pour ligne de conduite de garder ses distances avec Internet.»

Ekho (RU) /

Bons baisers du Bélarus

Dans un post Facebook repris par Telegram, le politique d'opposition Dmitri Goudkov pointe que la Russie fait une grave infraction à la liberté de s'informer :

«Comme le montre l'expérience bélarusse, il suffit qu'un policier vous prenne votre smartphone déverrouillé pour quelques minutes pour le contrôler. En un tour de main, votre sort est scellé : vous êtes un abonné de Boris Akounine [auteur de best-sellers, condamné par contumace cette semaine à 14 années de prison pour 'extrémisme'], un sponsor du FBK [fondation de Navalny] et dans la lancée, le beau-père d'Oussama Ben Laden suite à une union consommée hors des liens du mariage, en un remarquable cumul de mandats. Le point de bascule, c'est quand on commence à déroger au principe selon lequel lire ne peut en aucune manière être punissable. Et tant qu'à y être, l'amende de trois à cinq mille roubles [32 à 54 euros] passe à une peine de trois à cinq ans de camp.»