UE : Fico met son veto aux sanctions contre la Russie
La Slovaquie bloque l'adoption du 18e programme de sanction européen contre la Russie. Celui-ci prévoit l'arrêt des livraisons de gaz russe à partir de fin 2027, ce que rejette le Premier ministre slovaque, Robert Fico, en l'absence de "compensation claire" de la part de Bruxelles. Les médias slovaques n'approuvent pas tous la ligne défendue par Fico.
La Slovaquie a besoin des garanties de Bruxelles
Pravda juge la position de Fico compréhensible :
«Si les livraisons de gaz russe devaient prendre fin en 2027, quelle garantie aurions-nous alors que le géant russe n'attaquera pas la Slovaquie en justice pour violation de contrat, et ne réclamera pas les recettes perdues ? Que nous coûterait une plainte ? ... Il faut que Bruxelles donne des garanties claires à la Slovaquie, à savoir qu'elle ne la laisse pas tomber et qu'elle l'aidera si nécessaire. ... La Slovaquie n'a pas d'accès à la mer, et ne peut donc pas s'approvisionner seule en GNL. Alors que notre budget public bénéficiait jusqu'à récemment encore d'une manne considérable liée aux frais de transit du gaz, nous versons désormais des frais d'approvisionnement à d'autres pays. ... Contrairement à l'Allemagne, au Danemark ou aux Pays-Bas, la Slovaquie n'est pas un pays riche. Le prix élevé du gaz y a des effets négatifs plus conséquents.»
Bratislava n'a pas cherché d'alternatives
Le portail Aktuality.sk juge que dans ce dilemme, la responsabilité est clairement du côté slovaque :
«Les gouvernements tchèque et autrichien, eux aussi confrontés au problème d'une forte dépendance aux livraisons de gaz russe, se sont attelés à opérer des changements et ont négocié en l'espace de deux ans de nouveaux contrats de livraison de gaz, ainsi que des volumes supérieurs au niveau des gazoducs et des terminaux méthaniers. Pendant ce temps, le gouvernement slovaque n'a rien fait, restant persuadé que le gaz russe continuerait d'affluer.»