Bulgarie : arrestation d'opposants politiques

En Bulgarie, des élus locaux accusés de corruption ont été arrêtés ces dernières semaines dans les bastions de l'opposition que sont Sofia et Varna. L'incarcération de Blagomir Kozew, maire de l'importante ville portuaire de Varna, a déclenché une vague de contestation. La presse nationale craint qu'à l'instar de la Turquie voisine, les dirigeants fassent usage de procédures de justice abusives en justice pour asseoir leur pouvoir.

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Deutsche Welle (BG) /

Un tandem qui souhaite régner en maître

Le parti gouvernemental de Boïko Borissov, le GERB, et le sulfureux oligarque Delyan Peevski, son allié politique, cherchent à s'arroger le pouvoir dans le pays, fait valoir Deutsche Welle :

«La destitution de maires et de conseillers municipaux, la prise de contrôle dans les campagnes et l'arrestation d'éminents élus ont pour but d'asseoir définitivement et concrètement le pouvoir du tandem Peevski-Borissov. Cela permettra à ses sbires d'agir en toute impunité, sans être inquiétés ni surveillés par une société qui a rendu les armes et par des institutions mises au pas.»

Club Z (BG) /

La dictature se profile

Pour Club Z, il s'agit d'une preuve supplémentaire du détricotage de la démocratie dans le pays :

«Les dictatures se mettent en place par différentes ondes de choc. D'abord, on assiste à la première grande onde de choc avec, par exemple, l'arrestation illégale d'un opposant politique. Une fois que la situation s'est normalisée, une nouvelle onde de choc s'ensuit - par exemple la dissolution des organisations de la société civile. Tant que la population ne réagit pas pendant la phase de normalisation, une nouvelle déflagration retentit, accompagnée de restrictions des droits et libertés plus étendues. C'est ce qui s'est passé en Russie et c'est ce qui se passe actuellement aux États-Unis. Les ondes de chocs et la normalisation [de l'autoritarisme] sont déjà derrière nous. Il n'y a donc plus grand-chose à sauver.»