Gaza : que signifie l'extension de l'offensive israélienne ?
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé le plan de Nétanyahou visant à conquérir la ville de Gaza et à étendre les opérations sur la bande de Gaza. L'objectif n'est pas d'occuper Gaza, a déclaré le Premier ministre. La région doit être démilitarisée et placée sous une administration civile non israélienne. Les critiques fusent dans la presse européenne.
Il y a des options plus viables
Israël ferait mieux de miser sur les projets de paix venant de l'étranger, suggère Financial Times :
«Le Royaume-Uni, la France et les Etats arabes ont élaboré un plan prévoyant la constitution d'un comité de technocrates palestiniens pour gouverner Gaza, avec l'appui de l'Autorité palestinienne. La police locale et les agents de l'Autorité palestinienne seraient en charge de la sécurité. Autre proposition : la mise en place d'une force internationale de 'stabilisation' dans la bande de Gaza. Notons que les Etats arabes ont enfin joint leur voix à celle de leurs alliés européens pour affirmer qu'il était nécessaire que le Hamas quitte le pouvoir et soit désarmé. Certes, ce plan n'est pas sans écueil et pourrait ne pas être réalisable. Mais il est largement plus solide que les propositions de Nétanyahou.»
Personne ne peut stopper ce gouvernement
Der Standard voit essentiellement une raison à l'extension de la guerre à Gaza :
«In fine, il s'agit seulement pour le Premier ministre de préserver son gouvernement et ainsi de garantir sa survie politique. Et c'est précisément parce que ce projet est totalement absurde que sa mise en œuvre constitue un crime. La grande majorité des Israéliens ne veut pas d'extension de la guerre, mais elle ne peut pas stopper le gouvernement. Cela vaut également pour la communauté internationale. L'Allemagne, alliée fidèle d'Israël, suspend la vente de certains articles militaires à l'Etat hébreu : un signal positif, qui n'aura néanmoins aucune incidence. La guerre à Gaza reste une tragédie sans fin.»
Le Hamas a toutes les clés en main
Polityka envisage lui aussi un scénario de sortie du conflit :
«Si le Hamas libérait tous les otages, déposait les armes et que ses combattants quittaient volontairement le territoire de Gaza (à condition, bien sûr, que certains pays soient prêts à les accueillir, comme par le passé), il répondrait aux exigences d'Israël et lui ôterait tout argument [en faveur d'une poursuite des combats]. Si on autorisait les otages à rentrer chez eux, Nétanyahou pourrait déclarer la 'victoire totale' qu'il avait promis d'obtenir à travers cette guerre. Paradoxalement, le Hamas en tirerait également profit, en tant qu'acteur ayant mis fin au conflit et soulagé l'affliction de deux millions de Palestiniens.»