L'ex-président brésilien Bolsonaro condamné à 27 ans de prison
Le Tribunal Suprême fédéral, soit la plus haute instance judiciaire du Brésil, a condamné l'ancien président Jair Bolsonaro à 27 ans de prison. La cour a déclaré Bolsonaro, âgé de 70 ans, coupable d'avoir planifié un coup d'État afin de rester au pouvoir après sa défaite électorale en 2022. Bolsonaro est ainsi le premier ancien président de l'histoire du pays à être condamné pour atteinte à la démocratie.
Un exemple qui pourrait faire des émules
Pour El País, il y a encore beaucoup à faire :
«Le verdict doit s'accompagner de réformes en profondeur qui garantissent que les forces armées ne succombent plus jamais au caudillisme ou à l'intervention politique. ... Les partis démocratiques ont le devoir d'offrir aux Brésiliens la stabilité, la justice sociale et la confiance dans les institutions qui permettront de panser les blessures causées par des années de polarisation. Les médias doivent se battre contre les mensonges qui ont alimenté ce projet autoritaire. Et la société civile doit rester vigilante afin que plus jamais ne se reproduise une attaque similaire contre la démocratie. ... Aujourd'hui, le Brésil envoie un message au monde entier : aucun dirigeant ne peut défier la loi sans en subir les conséquences.»
Encore beaucoup de défis à relever
La société brésilienne est encore loin de la réconciliation, souligne Le Monde :
«Pour un pays soumis à l'arbitraire et à la brutalité d'une dictature militaire jusqu'en 1985, ce jugement est une preuve de maturité. ... Cette victoire démocratique brésilienne n'est cependant pas complète. ... La polarisation politique à outrance dont les Etats-Unis ont été le laboratoire, et qui a contaminé le Brésil, fait malheureusement que le jugement du 11 septembre n'a pas encore permis de tourner une page sombre de l'histoire du pays. Il a, au contraire, ravivé ses fractures, en dépit du déplorable bilan, notamment environnemental et sanitaire, du mandat de Jair Bolsonaro. Le défi de la réconciliation reste à relever.»
Cette victoire doit s'inscrire dans la durée
Ce jugement est d'une importance capitale, et pas seulement pour le Brésil, estime The Guardian :
«Alors que le pays a déjà connu un chapelet de coups d'Etat, aucun militaire n'avait jusqu'à présent été condamné pour avoir commis un putsch. ... La condamnation de Bolsonaro est un message fort adressé à ses concitoyens, mais aussi au reste du monde. Elle montre qu'il faut demander des comptes aux leaders qui torpillent l'ordre démocratique. Le Brésil a réussi à apporter une réponse aux revendications de son peuple à l'encontre des manœuvres d'un populiste aspirant à l'autocratie. Il faut défendre bec et ongle cette victoire qui montre au reste du monde ce qui est possible.»