L'UE protège ses députés de la justice hongroise

L'eurodéputée italienne de gauche écologiste Ilaria Salis conserve son immunité parlementaire. C'est ce qu'a décidé le Parlement européen à une très courte majorité. En Hongrie, Ilaria Salis est accusée d'avoir agressé physiquement des néonazis en 2023 et risque un procès. La même décision concerne les opposants hongrois Péter Magyar et Klára Dobrev. Que penser du vote du Parlement européen ?

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Maszol (RO) /

La justice hongroise n'inspire pas confiance

Maszol comprend les craintes exprimées par la majorité des votants au Parlement européen dans l'affaire Ilaria Salis :

«Leur argument principal est de considérer qu'une justice impartiale ne pourrait être rendue à la députée en Hongrie. Le fait est que l'affaire, comme plusieurs autres, a été politisée à outrance. D'où l'impression, dans toute l'Europe, que le gouvernement hongrois a pris un verdict depuis longtemps, ce qui est inconcevable dans un Etat de droit : une personne est toujours innocente, tant qu'elle n'a pas été déclarée coupable par la justice.»

Magyar Nemzet (HU) /

L'Etat de droit n'est plus d'actualité

Le Parlement européen laisse à ses députés le loisir de commettre des infractions pénales, critique le quotidien pro-Fidesz Magyar Nemzet :

«Nous étions naïfs en pensant qu'en nous débarrassant des reliques de notre passé communiste et en rattrapant les pays européens dans le peloton de tête, avec une démocratie bien implantée, nous serions admis dans un club élitiste où règne l'Etat de droit. ... Pour Magyar et pour d'autres, la décision du Parlement européen équivaut désormais à un blanc-seing pour commettre des délits de droit commun. Ils doivent être conscients que l'élite européenne les tient en main grâce au levier de l'immunité.»