Législatives néerlandaises : quel score pour Wilders ?
Des élections législatives anticipées se tiendront ce mercredi aux Pays-Bas, suite au délitement de la coalition quadripartite de droite du Premier ministre Dick Schoof, en raison d'un litige sur le droit d'asile. Selon les sondages, le PVV, parti d'extrême droite de Geert Wilders, devrait redevenir la première force du pays. Mais cette fois-ci, ses anciens partenaires de coalition ne sont pas enclins à coopérer avec lui.
Marginaliser le vainqueur potentiel
Les autres partis ont raison de refuser de coopérer à nouveau avec Wilders, juge De Volkskrant :
«Chaque strapontin parlementaire a le même poids. ... Si le parti de Wilders devenait mercredi la première force du pays, et qu'il se trouvait dans le même temps une grande majorité refusant de travailler avec lui, alors une telle position serait tout à fait légitime. ... Après avoir testé le 'canard boiteux' en la personne de Dick Schoof pendant un an et demi, le choix d'un Premier ministre avec une appartenance politique claire et disposant d'un mandat électoral solide - plus solide que celui de Wilders - revêt une importance majeure pour la force décisionnelle d'un nouveau gouvernement et l'image du pays à l'étranger.»
La peur et la colère prospèrent
Wilders a imposé un discours sombre et décliniste aux Pays-Bas, analyse Le Soir :
«Hisser l'extrême droite au pouvoir, meilleure stratégie pour l'anéantir ? L'idée circule, parfois... Les Pays-Bas viennent d'en démontrer l'inefficacité tout autant que la dangerosité. … Geert Wilders a réussi à faire infuser ses idées au-delà de son pré carré électoral. Sous 'son' gouvernement, les questions migratoires dominaient l'actualité politique, elles se sont imposées comme marqueurs indélébiles de la politique néerlandaise, la plupart des partis font aujourd'hui campagne sur une limitation des arrivées sur le territoire. … Le PVV a du reste repoussé les limites de l'acceptabilité en politique. … Geert Wilders … a installé l'image sombre, presque apocalyptique, d'un pays menacé de déclin, et stigmatisé sans relâche certains groupes au sein de la population, boucs émissaires tout trouvés. Ce faisant, il a alimenté la peur et nourri la colère.»
Déjouer - cette fois-ci - l'assaut contre la démocratie
Wilders empoisonne le débat politique depuis une décennie, explique le journaliste Tom-Jan Meeus dans sa chronique pour NRC :
«Tout ce programme - célébrer l'autocrate Viktor Orbán, normaliser la théorie [complotiste] du 'grand remplacement', miner le Parlement, appeler à la 'résistance', se faire la porte-voix de la propagande - a contribué depuis 2015 à déstabiliser la démocratie. ... C'est l'une des grandes questions de 2025 : les partis du centre seront-ils en mesure de repousser l'assaut de Wilders sur la démocratie libérale ? Une attaque qu'il a débutée en 2015 et qu'il a poursuivie, depuis, avec la discipline d'un propagandiste consommé.»