Les Slovènes disent non à l'aide à mourir
Lors d'un référendum, dimanche, les Slovènes ont rejeté une nouvelle loi sur l'aide à mourir. Le taux de participation était de 41 pour cent, et le non s'est imposé avec 53 pour cent des suffrages. La loi prévoit d'accorder à certains patients atteints de pathologies incurables l'accès au suicide assisté. L'Eglise catholique et l'opposition conservatrice, notamment, s'étaient mobilisées pour suspendre la loi.
Les mutations politiques deviennent visibles
Le référendum est le signe d'une évolution de la société vers le conservatisme, juge Dnevnik :
«En matière de culture et d'identité, la société slovène a défendu jusque-là des positions majoritairement libérales ou social-démocrates. Mais ce n'est pas immuable. En même temps, il ne faut pas négliger non plus les grandes mutations politiques que nous observons aussi bien en Europe que chez nous. Notamment parce que l'on sait qu'aux prochaines législatives, chaque voix comptera, les sondages prévoyant depuis un moment un scrutin très serré.»
Une minorité a fait pencher la balance
Dans le supplément de Delo, Onaplus, l'anthropologue Vesna Vuk Godina analyse les motifs du résultat:
«Il est important de souligner que l'issue d'élections et de différents référendums est souvent déterminée par une minorité de Slovènes. A savoir la minorité la mieux organisée. Et celle-ci, politiquement, se situe souvent à droite. Elle forme le noyau dur et bien organisé des électeurs de droite, qui se comporte en règle générale de façon disciplinée, en suivant les revendications de ses dirigeants ou de l'Eglise catholique slovène. Ce référendum n'a pas dérogé à la règle.»