Suisse : rejet d'une taxe climatique sur l'héritage
Lors de deux référendums, une initiative portant sur l'introduction d'un impôt sur les successions de 50 pour cent lorsque la fortune dépasse les 50 millions de francs (53,6 millions d'euros) a été rejetée en Suisse. 78 pour cent des électeurs se sont prononcés contre la mesure, dont les recettes auraient dû être allouées à la lutte contre le changement climatique. Une initiative pour l'introduction d'un service civique universel, sans distinction de sexe, a débouché quant à elle sur un non massif de 84 pour cent.
Pour la théorie du ruissellement
Les Suisses savent calculer froidement, se réjouit Corriere del Ticino :
«Un oui aurait incité la grande majorité des contribuables potentiellement concernés à quitter le pays. Les pertes de revenus en résultant auraient conduit soit à une baisse des dépenses et des prestations sociales, soit, plus probablement, à une hausse des impôts pour les contribuables de la classe moyenne n'ayant pas les moyens de s'expatrier. … Il est également probable que face au danger imminent de cette initiative, un grand nombre d'étrangers aisés ont mis en veilleuse ou reporté leur projet de s'installer en Suisse. Cet attentisme est en soi déjà néfaste. Le résultat du scrutin envoie un message fort et populaire qui augmente l'attractivité de notre pays.»
Excessives et imprécises
Si les questions abordées étaient importantes, ces deux initiatives allaient beaucoup trop loin, estime Le Temps :
«[Elles] étaient à la fois actuelles, modernes et idéalistes - mais aussi et surtout excessives. … Les Jeunes socialistes ont commis l'erreur de mélanger deux sujets sensibles : l'héritage et le climat. Le message était peu clair et le taux proposé disproportionné. … [L]e texte [en faveur du service citoyen] était pavé de bonnes intentions et comprenait aussi sa dose de naïveté. Ce service généralisé ne correspond pas aux besoins en matière de sécurité ou même d'intervention en cas de catastrophe. … Ces initiatives … étaient peu lisibles, pas suffisamment précises ni cohérentes et ne répondaient pas à des préoccupations prioritaires pour la population.»