Sommet de Londres sur l'Ukraine : quel résultat ?

Lors d'une rencontre à Londres, lundi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le chancelier allemand, Friedrich Merz, le président français, Emmanuel Macron, et le Premier ministre britannique, Keir Starmer, se sont entretenus sur la guerre en Ukraine. Le "plan de paix" en 28 points des Etats-Unis a notamment été ramené à 20 points, afin d'en éliminer les positions "hostiles à l'Ukraine". Une fois qu'on se sera accordé sur ses modalités, le plan sera soumis à Washington.

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La Stampa (IT) /

Une ultime tentative

Zelensky multiplie les efforts, mais rien ne dit qu'il réussira, déplore La Stampa :

«Lors de sa tournée européenne des deux derniers jours – Londres (avec le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne), Bruxelles, Rome –, le président ukrainien a promu un autre 'plan', ramené à 20 points. Celui-ci reflète vraisemblablement les concessions maximales que peut faire l'Ukraine, y compris l'organisation d'élections dans moins de 60 jours - point probablement ajouté à la dernière minute. Zelensky et les Européens espèrent que Trump défendra le plan vis-à-vis de Poutine, sans que Moscou ne pose de nouvelles exigences en contrepartie. … Il s'agit d'une ultime tentative désespérée de parvenir à un accord final entre Russie et Ukraine, dans lequel les Etats-Unis se rangeront derrière Kyiv et non derrière Moscou.»

Glavkom (UA) /

La diplomatie dans l'impasse

Dans un post Facebook relayé par Glavkom, le politologue Viktor Chlintchak écrit :

«L'Europe peut à tout moment faire pression sur la Chine en plaçant Pékin devant une alternative : soit celle-ci fait pression sur Poutine pour qu'il mette fin à la guerre en Europe, soit elle sera confrontée à des droits de douane accrus et à des restrictions commerciales sur le marché européen. Avec les Etats-Unis, c'est plus compliqué. Tout semble indiquer que Trump pourrait envisager de clore momentanément les négociations. … Une chose est sûre : toute proposition venue de l'Ukraine et de l'Europe sera inacceptable pour la Russie. Un 'plan de paix' qui n'induirait pas notre capitulation – militaire, économique, politique – n'est pas dans l'intérêt de Moscou. Mais tant que Washington autorisera la poursuite du ballet diplomatique, le processus devra se prolonger.»

Espresso (UA) /

Sans boussole

Dans un post Facebook relayé par Espresso, le politologue Vadym Denyssenko fait part de sa déception :

«Le sommet de Londres a montré que l'Europe n'avait pas de projet défini pour la suite. Elle peut, dans le meilleur des cas, débloquer des fonds – ce qui sera a priori insuffisant pour amorcer un tournant dans la guerre. Par ailleurs, l'Europe a globalement un problème avec le concept de 'sécurité', et ne sait pas comment gérer la question. Il semblerait donc qu'elle suive le principe suivant : 'Si tu ne sais pas comment agir, remets les choses à plus tard'. Dans la réalité de l'Ukraine, c'est toutefois comme si l'on nous disait : 'La guerre continue quoi qu'il en soit, et peut-être qu'il y aura des fonds'.»