Le tournant majeur impulsé par la politique étrangère du nouveau président américain, Donald Trump, balaie les certitudes établies et impose la recherche de nouvelles stratégies. Des coalitions et des approches inédites se dessinent, en Europe et dans le monde. Les médias européens s'interrogent sur la redéfinition de la politique étrangère européenne.

Vendredi dernier, le bureau Ovale a été le théâtre d'une escalade verbale entre le président américain Trump et son homologue ukrainien Zelensky, devant les caméras, à propos de la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine. Trump et le vice-président Vance ont exigé de Zelensky qu'il consente à davantage de concessions en vue d'arriver à un accord et qu'il fasse preuve de plus de gratitude pour le soutien américain. Zelensky a insisté sur le fait que c'est la Russie qui n'a pas tenu ses engagements passés. Les commentateurs font état d'une rupture.

Après plusieurs cycles de négociations infructueuses, une coalition tripartite a prêté serment – pour la première fois dans l'histoire de l'Autriche. Le nouveau gouvernement, qui rassemble conservateurs, socialistes et libéraux, aura pour chancelier le conservateur Christian Stocker (ÖVP) et pour vice-chancelier le social-démocrate Andreas Babler (SPÖ). La présidente du parti libéral Neos, Beate Meinl-Reisinger, devient ministre des Affaires étrangères. Les éditorialistes doutent de la pérennité de cette coalition.

Des chefs d'Etats et de gouvernements européens ainsi que le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, se sont retrouvés à Londres dimanche pour afficher leur soutien à l'Ukraine. A la tête d'une "coalition des pays volontaires", la Grande-Bretagne et la France entendent intensifier les livraisons d'armes à Kyiv. Mais aussi définir les grandes lignes en vue d'un cessez-le-feu. Dans la presse européenne, les évaluations positives du sommet prévalent.

Abdullah Öcalan, leader du PKK emprisonné depuis 1999, a exhorté l'organisation clandestine kurde qu'il a cofondée à se dissoudre et à déposer les armes. Le PKK est considéré par de nombreux pays comme une organisation terroriste. Un rôle clé dans cette initiative a été joué par des députés du parti pro-kurde DEM, qui ont rendu plusieurs visites à Öcalan en prison. Quelles sont les chances de voir ce conflit, qui dure depuis des décennies, enfin réglé ?

"L'Occident", tel qu'il pouvait se concevoir auparavant, existe-t-il encore ? les récents votes à l'ONU, le discours de J.D. Vance à Munich, le relèvement des droits de douane américains et le renouveau des relations entre Moscou et Washington souligne l'ampleur des bouleversements que le président Trump imprime à la politique étrangère des Etats-Unis. Les médias évoquent les conséquences possibles pour l'Europe, et les nouveaux partenariats envisageables.

Volodymyr Zelensky est attendu ce vendredi à Washington pour conclure un accord-cadre avec les Etats-Unis sur l'exploitation des matières premières ukrainiennes. Celui-ci prévoit une extraction et une exportation communes des ressources minières du pays - pétrole, gaz, uranium et terres rares. Selon Zelensky, l'accord ne stipule aucune garantie de sécurité. Les médias jaugent les avantages et les inconvénients du "deal", mais aussi les motivations des deux parties.

Le litige portant sur la présidentielle du mois de novembre, qui avait été annulée, se poursuit en Roumanie. Le candidat d'extrême droite Călin Georgescu, qui s'était alors qualifié pour le second tour, a été interpellé et inculpé par le Parquet général. Il est notamment accusé d'avoir commis des irrégularités dans la campagne électorale, d'avoir attenté à l'ordre constitutionnel, et d'entretenir des liens avec le groupe de mercenaires russes Wagner.

Une grève générale sera observée en Grèce ce vendredi, pour marquer le deuxième anniversaire du drame ferroviaire de Tempi. Syndicats, opposition et proches des 57 victimes demandent justice, et appellent à ce que les responsables soient punis. Nombreux sont ceux à voir dans cet accident, et dans son élucidation insuffisante, le symptôme d'un Etat dysfonctionnel et corrompu, conséquence des cures d'austérité et des privatisations opérées par le passé.

Partout en Europe, les gouvernements cherchent les moyens d'allouer davantage de fonds à l'armement. Pour leur faciliter la tâche, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, entend assouplir les règles budgétaires européennes. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a pour sa part annoncé mardi son intention de porter le budget défense de son pays à 2,5 pour cent du PIB d'ici 2027. Les médias du continent se demandent si l'on se fixe les bonnes priorités à long terme.

Aux législatives allemandes anticipées du 23 février, le parti AfD a recueilli 20,8 pour cent des suffrages, ce qui fait d'elle la seconde force politique du pays. Une partie des sections de l'AfD a été classée par l'Office fédéral de protection de la constitution (renseignement intérieur) 'organisation extrémiste avérée'. Dans les länder de l'ex-Allemagne de l'Est, l'AfD devance même les autres partis. La presse européenne analyse le vote allemand et tente de comprendre l'affaissement du centre modéré.

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