Encadrer juridiquement les frappes de drones

Le Comité parlementaire des droits de l'Homme du Royaume-Uni (JCHR) a réclamé mardi une règlementation claire pour le recours aux drones. Si certains commentateurs soulignent l'extrême urgence d'une légalisation, d'autres rappellent que face à la menace terroriste, les drones sont un instrument incontournable.

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The Guardian (GB) /

Une réglementation claire pour protéger les militaires

Encadrer l’utilisation des drones par une régulation internationale serait en tout premier lieu dans l’intérêt des militaires qui commandent les frappes létales sur des cibles humaines, écrit The Guardian :

«Aux premiers jours des drones, il était peut-être encore possible de faire valoir que la Grande-Bretagne – tout comme les Etats-Unis – recourait aux drones contre les terroristes parce qu’elle était tout simplement en mesure de le faire. Mais les temps ont changé. … Faute de cadre juridique clair, les membres de l’armée de l’air basés en Grande-Bretagne s’exposent aujourd’hui au risque de se voir accusés de meurtres. Des scénarios que l’on pourrait écarter en s’accordant sur un code juridique international tel qu’il en existe pour régir l’usage d’autres armes létales. Ce serait préférable, plutôt que de ne rien faire jusqu’à ce qu’il soit trop tard.»

The Daily Telegraph (GB) /

Sans troupes au sol, les drones sont indispensables

Dans la situation actuelle, le gouvernement britannique est bien obligé de neutraliser les terroristes par des frappes de drones, écrit The Daily Telegraph :

«Le gouvernement britannique n’étant pas prêt à déployer des troupes au sol contre Daech, lorsque les collaborateurs des services secrets britanniques identifient des cellules terroristes qui prévoient des attaques sur le territoire britannique, il ne lui reste qu'une possibilité : les drones. Certains pourront y voir une forme de lâcheté morale. Il est certain qu’il serait préférable de dépêcher des unités d’élite SAS ayant pour mission de capturer ces terroristes, de les rapatrier en Grande-Bretagne et de les traduire en justice. Or dans une zone contrôlée par des fanatiques de Daech où tout 'ennemi du califat' encourt le risque d'une exécution sommaire, c’est absolument impensable.»