Eurocorps : rumeurs d'un désengagement polonais
Un parte-parole du quartier général de l'Eurocorps a fait savoir que le gouvernement polonais comptait retirer les 120 soldats polonais de la troupe d'intervention européenne dans les années à venir. Selon les médias, le coût élevé et la faible efficacité militaire de ce programme seraient à l'origine de cette décision. Le ministre de la Défense polonais Antoni Macierewicz a toutefois démenti l'information sur Twitter. Quoi qu'il en soit, les commentateurs polonais jugent l'idée d'un retrait tout à fait incongrue.
La Pologne se dérobe à ses responsabilités
Le ministère de la Défense prend de court l'ensemble de la diplomatie polonaise, critique Rzeczpospolita :
«Cette annonce va fortement à l’encontre de notre stratégie diplomatique. ... Renoncer à élargir nos responsabilités au sein de l’Eurocorps émet le signal clair que la Pologne se désintéresse totalement d’une coopération entre les armées. Cette décision a un effet désastreux sur l’image de la Pologne. Elle donne l’impression que tout ce qui intéresse la Pologne, c’est que les autres Etats soutiennent la défense du pays et le renforcement du flanc est de l’OTAN. Mais le pays ne propose absolument rien en contrepartie et veut seulement réduire ses obligations actuelles. La décision du ministère de la Défense pèse sur la diplomatie polonaise, formée par le président, le gouvernement, le ministère des Affaires étrangères et la cheffe du gouvernement.»
Le gouvernement contribue à la division de l'Europe
Dans son blog sur le portail Interia, Roman Graczyk condamne vivement la politique du gouvernement :
«Pourquoi la Pologne, qui fait depuis longtemps tout pour une Europe à deux vitesses, s’insurge-t-elle aujourd’hui contre cette évolution de l’Union ? Peu importe que l’importance militaire de l’Eurocorps soit limitée. ... Il a tout de même été déployé au Kosovo, et peut-être sera-t-il appelé à intervenir un jour au Proche-Orient ou en Afrique du Nord. Il est certes peu probable qu’il intervienne aussi à la frontière russo-ukrainienne. Mais la politique européenne que nous menons actuellement exclut la possibilité de ce genre d'engagement.»