Grèce : peut-on parler d'une séparation de l'Eglise et de l'Etat ?

Le Premier ministre Grec Alexis Tsipras et Iéronymos II, archevêque d’Athènes et de toute la Grèce, ont annoncé mardi la séparation de l'Eglise et de l'Etat dans le pays. Quelque 10 000 prêtres et laïcs ne seront donc plus fonctionnaires. Bien que cet accord ait été attendu depuis longtemps, les commentateurs restent sur leur faim.

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To Vima (GR) /

Un pas de fourmi

To Vima aurait aimé que la séparation aille plus loin encore :

«C'est certes une légère amélioration par rapport au statu quo actuel, mais on est bien loin de la séparation totale entre l'Eglise et l'Etat revendiquée par Syriza. Bien sûr, l'écrasante majorité des Grecs est de confession orthodoxe. Au demeurant, dans une démocratie moderne où la liberté de culte fait autorité, rien ne justifie que l'Eglise orthodoxe joue dans la société et les lieux publics le rôle dominant qui se constate à différents niveaux : les cours de religion dispensés dans les écoles, le traitement privilégié des lieux de culte ainsi que la pléthore d'icônes religieuses dans les lieux publics.»

Protagon.gr (GR) /

Tout le monde se dit gagnant

Protagon critique le volet financier de la séparation :

«L'archevêque et le Premier ministre ont trouvé un terrain d'entente économique et tous deux peuvent être satisfaits. L'Eglise affirmera avoir sécurisé son autonomie économique, le gouvernement affirmera avoir fait un pas vers la séparation - une revendication constante des partisans de Syriza. ... Le Premier ministre et l'archevêque ont fait savoir que les membres du clergé ne seraient plus payés au titre de fonctionnaires, mais par le truchement d'un compte spécial administré par l'Eglise mais approvisionné par l'Etat. D'aucuns essaient de présenter la chose comme une séparation de l'Église et de l'État. Théoriquement, elle pourrait advenir un jour - si quelqu'un [du côté de l'État] décidait de ne plus alimenter ce compte.»