Roumanie : des ministres enfreignent les mesures d'hygiène

Le Premier ministre roumain, Ludovic Orban, est en difficulté : une photo le montre en compagnie de membres de son cabinet en train de prendre part à une réception donnée au siège du gouvernement sans masques, fumant et consommant de l'alcool. Quand l'image a été diffusée, Orban a immédiatement reconnu ses torts et s'est acquitté d'une amende de 500 euros. De l'avis des commentateurs, le mal n'en est pas pour autant réparé.

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Ziare (RO) /

Un grand gâchis

Sur le portail d'information Ziare, le journaliste Victor Pitigoi estime que cet impair a réduit à néant tout ce qui avait été mis sur pied pendant la crise :

«Il est navrant de constater le bémol que les cinq ministres, par leur sauterie, ont injustement mis à la gestion de la pandémie par le gouvernement, allant jusqu'à décrédibiliser son action. Que le citoyen lambda est-il censé penser quand on lui demande de porter un masque et de ne pas fumer dans les espaces clos, d'observer les règles d'hygiène tandis que ceux qui devraient montrer l'exemple dérogent à ces règles, pour le simple plaisir de prendre leurs aises ? ... L'amende est une chose, le coronavirus en est une autre. ... Ils risquent de contaminer cinq membres de leur famille chez eux et le lendemain, cinq collaborateurs au bureau. Par un effet boule de neige, chacune de ses personnes expose à son tour son entourage à un risque de contamination.»

Evenimentul Zilei (RO) /

Le peuple méprisé

Le quotidien critique Evenimentul Zilei laisse libre cours à son indignation :

«Une erreur humaine banale, rien de plus ? Jamais de la vie ! Il est ici question de l'attitude des responsables politiques vis-à-vis des citoyens. Une attitude marquée par l'indifférence. S'ils se souciaient de leur sort, ils se montreraient solidaires et ne se placeraient pas au-dessus d'eux. Il commenceraient par se soumettre aux tracasseries et aux privations qu'ils ont fait adopter et rougiraient de ne pas s'y plier. En tout premier lieu le président Klaus Iohannis, qui s'adresse aux Roumains en disant 'vous' et non 'nous', et qui leur fait la leçon comme s'il s'agissait d'enfants. Mais aussi les membres du gouvernement, qui se soucient des lois comme d'une queue de cerise, et engrangent des millions en infligeant des amendes au peuple. Les dirigeants roumains ne témoignent au peuple rien d'autre que du mépris.»