France : Laurent Joffrin crée un parti de gauche

Laurent Joffrin, qui était jusque-là le directeur de publication du journal de centre-gauche Libération, a publié un appel (intitulé "Engageons-nous"), afin de fonder un mouvement politique "social, écologique et républicain". Le but affiché ? Créer une alternative à gauche au duel Macron-Le Pen en vue des présidentielles. Les collègues journalistes de Joffrin sont loin d'être convaincus par l'initiative.

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L'Opinion (FR) /

Un attrape-tout

Dans un éditorial adressé à Joffrin, le fondateur du quotidien libéral L'Opinion, Nicolas Beytout, critique le texte :

«Tu t'en doutes (et tu t'en remettras), je ne signerai pas ton appel à la création d'un mouvement de rassemblement 'qui englobe et dépasse les formations de la gauche historique'. ... Je ne pense pas que la naissance d'un énième mouvement soit ce dont la gauche éparpillée et chapellisée a le plus besoin aujourd'hui. D'autant que je trouve ton texte fondateur, 'Engageons-nous', un peu trop attrape-tout pour convaincre. On y décèle tous les canons de la bien-pensance, toutes les figures de style de qui veut brasser large, mais rien de tranchant, rien qui fasse (à ce stade) la différence.»

Mediapart (FR) /

Les fossoyeurs de la gauche

Joffrin est tout sauf une source d'espoir pour la gauche, fulmine le portail Mediapart :

«Laurent Joffrin est au journalisme ce que François Hollande est à la gauche : une trahison bonhomme de toute espérance, même raisonnable, de remise en cause de l'ordo-libéralisme. … C'est le retour des fossoyeurs. Depuis plus de vingt ans, ils ont liquidé la gauche, sa presse et son parti de gouvernement. L'un a fait fuir les lecteurs, l'autre l'électeur. Ils sont sexagénaires, blancs et n'ont d'autre audace plutôt que de prendre leur retraite que le retour au pouvoir. Un retour qui s'orchestrerait via un nouveau cheminement, ne reposant in fine que sur le vote utile face à Le Pen, habillé dans un discours 'anti-Macron'. … Après tout, Hollande n'a-t-il pas gagné en 2012 en se contentant d'incarner un moment 'anti-Sarkozy' ?»