Roumanie : les ratés de la rentrée numérique

En Roumanie, un système variable en fonction du nombre d'infections a été adopté pour la rentrée, les régions étant divisés en trois zones : les zones vertes où les cours ont lieu normalement ; les zones jaunes où la moitié de la classe assiste aux cours en présentiel, le reste des élèves suivant le cours en ligne ; et les zones rouges, où les cours se font uniquement sur Internet. Les éditorialistes dénoncent un système qu'ils jugent totalement inopérant.

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Deutsche Welle (RO) /

Les laissés-pour-compte du numérique

Les cours à distance restent inaccessibles pour beaucoup d'enfants, rappelle l'antenne roumaine de Deutsche Welle :

«Ces enfants sont invisibles et ont eu la grande malchance de naître loin des grandes villes et comme coupés du XXIe siècle. Il ne profiteront nullement du cours que fait un enseignant dans une salle vide, ou devant une dizaine d'élèves. Pour eux, il n'y aura point de zoom ; les parents ne peuvent pas sortir de leur vallée en quête d'une connexion Internet pour que leurs enfants puissent suivre les cours sur leur tablette ou leur smartphone. Ensuite, il y a les enfants des familles pauvres. Si le câble Internet dessert leur maison, ils n'ont toutefois pas les moyens d'acheter une tablette, surtout les familles nombreuses.»

republica.ro (RO) /

Les enseignants ne veulent pas s'exposer aux jugements

Si l'enseignement à distance n'avance pas, c'est aussi de la faute des enseignants, estime republica.ro :

«Les profs qui se plaignent du manque d'équipements informatiques devraient avoir honte. De même que leurs syndicats, qui, pendant des années, n'ont pas une seule fois demandé l'acquisition de matériel. Ces dernières décennies, combien de grèves générales ayant paralysé le système ont porté sur l'équipement des classes plutôt que sur les salaires des enseignants ? ... La plupart des professeurs ne veulent pas que leurs cours soient enregistrés ou diffusés en direct sur Internet. Ils veulent maintenir un écran opaque entre eux et les parents. Un bon prof, avec une bonne maîtrise de soi et de son métier, n'a pas peur que ses collègues ou les parents le voient et le jugent. Il est pitoyable de se retrancher derrière le règlement relatif à la protection des données.»