Suède : la police interdit les autodafés de Coran

Selon Dagens Nyheter, le premier quotidien de Suède, la police du pays aurait décidé d'interdire les rassemblements publics où l'on brûlerait des exemplaires du Coran - une interdiction qui ne concernerait pas d'autres livres saints. En 2022, des autodafés de Coran avaient provoqué des émeutes et suscité l'indignation de la Turquie, qui bloque l'adhésion de la Suède à l'OTAN. Il revient désormais aux tribunaux de trancher.

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Upsala Nya Tidning (SE) /

Une interdiction judicieuse

Pour Göran Lambertz, ex-conseiller du gouvernement sur les questions judiciaires, la situation est sans équivoque, comme il l'explique dans Upsala Nya Tidning :

«En fin de compte, la question est très simple : peut-on parler de campagne haineuse contre les musulmans lorsqu'on brûle publiquement leur livre saint et que, dans le même temps, on fait clairement savoir qu'il s'agit d'un acte hostile contre tous les musulmans ? La plupart des gens répondront certainement à cette question par l'affirmative. C'est précisément la raison pour laquelle il doit être - et il est désormais - interdit de brûler publiquement le Coran.»

Dagens Nyheter (SE) /

Sous le coup de la violence

La violence ne devrait avoir aucune prise sur la liberté d'opinion, prévient Dagens Nyheter :

«En 2022, suite à des autodafés de Coran, des centaines de policiers ont été blessés et des véhicules incendiés. Mais le fait que des groupes d'individus s'invectivent et s'attaquent mutuellement ne constituait pas, jusque-là, une raison valable pour réduire au silence ceux qui disaient ou faisaient quelque chose de désagréable. C'est pourquoi le jugement du tribunal administratif, appelé à statuer sur la validité de la décision de la police d'interdire dorénavant les autodafés de Coran, revêt une importance cruciale. Il incombe in fine à la police de faire respecter la liberté d'opinion. Dans la situation actuelle, on permet à des individus violents de décider qui est habilité à dire telle ou telle chose.»