Bulgarie : le président s'oppose à l'introduction de l'euro

La Bulgarie pourrait intégrer la zone euro début 2026. Le 4 juin prochain, il est attendu en effet que la Commission européenne présente un rapport de convergence positif, confirmant que les critères d'adhésion ont été remplis et donnant son feu vert. Or le président bulgare, Roumen Radev, s'y oppose : il s'est dit favorable à la tenue d'un référendum, susceptible de stopper l'introduction de l'euro. La presse du pays est vent debout.

Ouvrir/fermer tous les articles
Deutsche Welle (BG) /

Une légitimité cimentée par les élections

Le service bulgare de Deutsche Welle rejette les arguments du président :

«Radev affirme que les nombreuses déclarations des institutions bulgares démocratiquement élues sur la question de l'euro ne suffisent pas malgré tout. A son avis, un référendum est nécessaire car la crédibilité de ces instances est selon lui limitée. Or nous avons eu sept scrutins législatifs en l'espace de quatre ans, et chacun d'entre eux a débouché sur des majorités pro-européennes et favorables à introduction de l'euro. Dans une telle situation, prétendre que l'adhésion à la zone euro ne serait pas légitime démocratiquement est injustifié, et relève même d'une forme de manipulation.»

Sega (BG) /

L'action démagogique d'un président prorusse

Son mandat de président s'achevant l'année prochaine, Radev chercher actuellement à se créer une base politique pour l'après, fait valoir Sega, qui critique cette action :

«A la dernière seconde, alors que les Européens sont sur le point de dire oui, il tente de plonger une société déjà divisée dans une querelle interminable. L'unique avantage de ce référendum serait de nature politique : Radev obtiendrait un soutien clair pour son projet de parti, qu'on attend depuis des années et qu'on ne voit toujours pas se concrétiser. Au final, ce projet ne sera plus identifié comme étant de gauche, mais comme étant antieuropéen et prorusse