Portugal : une réforme migratoire retoquée

Une nouvelle loi du gouvernement conservateur portugais prévoyait de durcir les conditions du regroupement familial et de l'obtention de la nationalité pour les immigrés. L'exécutif comptait faire adopter cette loi avec les voix du parti d'extrême droite Chega. Saisie par le président du pays, Marcelo Rebelo de Sousa, la Cour constitutionnelle a cependant invalidé le projet.

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Público (PT) /

Le populisme prime sur le développement économique

Pour faire passer le projet de loi, le gouvernement va certainement de nouveau chercher à travailler avec le parti d'extrême droite Chega, prévient Público :

«La plus grande cécité politique consiste à faire cela dans un pays qui enregistre un nouveau record historique en termes de nombre d'emplois, et qui continue d'afficher une pénurie de main-d'œuvre dans des secteurs essentiels tels que la santé, le bâtiment et les travaux publics. La volonté de doter le Portugal d'un des régimes les plus restrictifs en matière d'attribution de la nationalité peut certes plaire à la foule, mais même si le pays et l'économie peuvent s'adapter à un nombre plus limité d'immigrés, ce processus sera douloureux et particulièrement destructeur.»

Correio da Manhã (PT) /

Aucun progrès constaté

L'annulation du projet de loi est contreproductive, aussi bien pour les problématiques migratoires que pour les conditions de vie des immigrés, écrit Correio da Manhã :

«Dans toute l'Europe et dans d'autres parties du monde, on s'est déjà aperçu qu'une autre approche était nécessaire sur la question de l'immigration. Le Portugal ne constitue pas une exception en la matière. ... Quelle immigration pouvons-nous autoriser, pour qu'elle permette à ceux qui viennent en quête d'une vie meilleure et à ceux qui vivent déjà chez nous d'avoir des conditions dignes en matière de salaires, d'accès aux soins, à l'éducation et au logement ? La gauche n'a pas été capable de trouver une réponse à cette question, la droite cherche toujours la sienne. Mais plus cela dure, plus la situation empire et risque de dégénérer.»