Présidentielle polonaise : la pêche aux voix d'extrême droite
Le candidat extrême droite Sławomir Mentzen, arrivé troisième au premier tour de la présidentielle polonaise, a conditionné son soutien à l'un des deux candidats qualifiés pour le second tour, Karol Nawrocki (PiS, ultranationaliste) et Rafał Trzaskowski (PO, pro-européen), à une liste de revendications. Nawrocki et Mentzen se sont déjà rencontrés, et Nawrocki a souscrit à cette liste de revendications et même acté les critiques formulées par Mentzen à l'endroit du PiS. Les médias font le point.
Le PiS semble presque modéré à côté de Konfederacja
Sur le portail Interia, le journaliste Jarosław Kuisz évoque les glissements idéologiques :
«A la droite du PiS émergent des figures de plus en plus radicales. Il faut en prendre acte. Le PiS, qualifié d'extrême droite dans la presse internationale, semble désormais presque modéré en termes de classification politique. Ce 'progrès', on le doit aux candidats de Konfederacja. Mais ces catégorisation rendent mal compte des réalités. Dans la campagne électorale, les concurrents de droite et d'extrême droite s'influencent mutuellement. Chacun récupère les slogans de l'autre.»
Nawrocki heurtera-t-il ses propres électeurs ?
Le rédacteur en chef de Rzeczpospolita, Michał Szułdrzyński, redoute une dérive droitière du PiS, qui recèle aussi des risques pour le parti lui-même :
«Les électeurs [du parti d'extrême droite] Konfederacja ont peut-être été convaincus par une grande partie des sorties de Nawrocki. La question est de savoir si les électeurs du PiS ne sont pas irrités de voir combien le candidat qu'ils soutiennent se démarque des acquis de son propre parti. Mais le PiS a déjà accompli des volte-face plus extrêmes encore.»
Tusk et Merz sous la pression de l'extrême droite
Sur fond de contrôles frontaliers renforcés, les dirigeants allemand et polonais se retrouvent dans une situation similaire, écrit Gazeta Wyborcza :
«Les exécutifs allemand et polonais subissent tous deux une pression politique accrue. Pour les chrétiens-démocrates, la mise en œuvre des promesses de campagne est désormais une question de crédibilité, alors que l'AFD pointe sur eux un index accusateur. De son côté, la Pologne est entrée dans la phase décisive de la campagne présidentielle, le PiS et l'extrême droite cherchant tous deux à attiser la peur vis-à-vis des migrants clandestins.»