Controverse autour d'affiches de campagne au Danemark

Des élections municipales auront lieu le 18 novembre à Copenhague. Le parti Frie Grønne [Verts libres], fondé en 2020, a capté l'attention avec des affiches comme "Libérer Copenhague du sionisme" ou encore "Dissoudre l'Etat d'Israël". La presse désapprouve à l'unisson.

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Berlingske (DK) /

Ne pas confondre menace et opinion

Pour Berlingske, la liberté d'opinion a ses limites :

«Au Danemark, nous disposons d'une liberté d'expression très étendue. C'est un atout majeur qu'il faut défendre. Il est évident que ce principe doit être appliqué y compris lorsque nos adversaires ont des convictions aux antipodes des nôtres. La démocratie à tout à gagner lorsque les opinions les plus extrêmes sont exprimées au grand jour. Car lorsqu'elles sont visibles, on peut mieux les démasquer et les combattre par les arguments. Mais de telles libertés ne peuvent fonctionner que si nous savons faire la distinction entre prise de position et incitation à la haine.»

Politiken (DK) /

Cela renforce la peur et les préjugés

Politiken estime que la stratégie politique du parti se fait au détriment d'une société déjà dans la tourmente :

«Accuser les Juifs de tirer les ficelles en coulisse et de contrôler la société dans l'ombre est peut-être l'un des plus anciens préjugés antisémites de l'histoire. Le verbe 'libérer' utilisé dans les slogans de campagne laisse entendre que le sionisme a infiltré les institutions de la capitale. Il est possible que l'affiche ne s'en prenne pas aux juifs, comme l'a déclaré le chef du parti Sikandar Siddique. Mais à une époque où l'antisémitisme renaît de ses cendres et où la communauté juive est prise en étau, elle a de quoi faire prospérer la peur et les préjugés.»