Litige commercial : Trump et Xi trouvent un accord

La rencontre en Corée du Sud entre le président chinois, Xi Jinping, et son homologue américain, Donald Trump, a abouti à plusieurs compromis. Tandis que Trump considère désormais leur différend commercial comme 'réglé', Xi s'est montré plus réservé et a demandé de nouvelles discussions afin que les décisions - notamment concernant les terres rares, les importations agricoles ou les droits de douane - se traduisent par des mesures concrètes. Que signifie cette épreuve de force entre les deux superpuissances pour l'ordre international ?

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Público (PT) /

La rivalité hégémonique persistera

Le sommet n'est qu'un épiphénomène dans le cadre des rivalités persistantes entre les deux pays, écrit le politologue Nuno Severiano Teixeira dans Público :

«Même si le sommet est concluant, rien ne changera dans la nature des relations entre les Etats-Unis et la Chine. L'accord ne sera qu'une négociation transactionnelle supplémentaire, et non le point de départ d'une coopération institutionnalisée. Il peut certes atténuer les tensions économiques à court terme, ce qui serait bénéfique, mais il ne résoudra pas la rivalité politique qui s'enracine dans la durée. Car en vérité, il s'agit ici d'une rivalité hégémonique visant à s'arroger le leadership mondial. D'une guerre entre une puissance prépondérante et la puissance émergente. En fin de compte, ce qui se fait jour, c'est la transition de l'architecture hégémonique mondiale au XXIe siècle.»

Jutarnji list (HR) /

Un revirement contraint

La guerre commerciale avec la Chine devient trop coûteuse pour Trump, assure Jutarnji list :

«La volte-face de Trump n'est pas liée à un partenariat, à une coopération ou à des valeurs communes, mais à une prise de conscience : une confrontation ouverte serait trop coûteuse et les intérêts américains exigent une ouverture du dialogue. … Tandis que la majorité de la planète s'est efforcée de flagorner Trump et quémander des droits de douane moins élevés, la Chine a répondu par des contre-mesures. Au point que les Américains ont fini par être contraints de revenir à la table des négociations.»

Le Soir (BE) /

Les pays émergents changent les règles du jeu

Le Soir observe une évolution dans les rapports de force entre pays industrialisés et émergents :

«La Chine n'accepte plus la place subordonnée qu'on lui avait conférée dans le cadre de la mondialisation. Surtout : elle a les moyens de résister – par exemple, via le contrôle à l'exportation des terres rares. … Au début des années septante, ces pays qu'on appelait 'en voie de développement' ou 'du tiers-monde' réclamaient déjà un 'nouvel ordre économique international.' A l'époque, les pays industrialisés pouvaient se moquer de cette revendication. Il n'en va plus de même aujourd'hui. Et, dans son souhait de revoir les règles du jeu, Pékin a des alliés – au sein des BRICS, dont la puissance économique se renforce petit à petit.»