Minorités en Lettonie : Moscou a-t-elle voix au chapitre ?

La Lettonie prévoit d'intensifier l'enseignement scolaire du letton pour les minorités, au détriment des langues maternelles de celles-ci. Les premiers affectés seraient les locuteurs russophones, ce qui a alerté Moscou. Un membre du Conseil russe des droits de l'homme doit se rendre en Lettonie en juin pour évaluer le potentiel conflictuel de la décision. Levée de boucliers dans la presse lettone.

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Neatkarīgā (LV) /

Montrer qui décide en Lettonie

Neatkarīgā juge impudente la visite de l'émissaire russe pour les droits de l'homme :

«Quelle situation conflictuelle ? Qui est en conflit avec qui ? Le Parlement a approuvé une transition graduelle des écoles russes vers l'enseignement en letton, le président a ratifié la loi. Pas trace de conflit ici. ... La visite éventuelle de l'émissaire russe en Lettonie est une provocation et une immixtion dans les affaires de notre pays. Nous devrions interpeler ces inspecteurs venus de Russie et les placer en détention pendant quelques jours, afin d'empêcher la déstabilisation du pays et des crimes potentiels, puis les renvoyer au Kremlin. Nos hommes d'Etat feraient enfin preuve de stature et montreraient qui est seul maître à bord.»

Latvijas Avīze (LV) /

Le Conseil russe des droits de l'homme : une impudence

Latvijas avize se penche sur le Conseil des droits de l'homme, institution fondée par Poutine en 2004. Le commentateur Māris Antonevičs y voit un tigre de papier :

«Il y a deux ans, un membre du Conseil des droits de l'homme s'est rendu en Tchétchénie avec pour mission d'inspecter dans quelle mesure la république dirigée par Kadirov était devenue un Etat dans l'Etat. Il faut beaucoup de courage pour se rendre dans cette république et soulever la question des droits de l'homme. Dans la capitale tchétchène, l'émissaire avait été pris à partie et saupoudré de farine avant de devoir quitter la région. Le Conseil des droits de l'homme en Russie est une version moderne du village Potemkine, créé par Poutine pour montrer qu'il 'se souciait' des droits de l'homme - qu'il n'a pourtant jamais eu beaucoup de scrupules à fouler aux pieds. Voici que les membres de ce conseil enclenchent la vitesse supérieure : ils se mettent à s'immiscer dans la politique d'autres pays. Ils ne reculent vraiment devant rien.»