Attribution des postes-clé : l'UE nuit-elle à son image ?

Depuis dimanche, les chefs d'Etat et de gouvernement ont entamé un marathon de négociations pour régler la question de l'attribution des postes à haute responsabilité de l'UE. La nomination du social-démocrate Jens Timmermans semblait à portée de main, mais l'Italie et les Etats de Visegrád ont fini par s'y opposer. Une solution se profilera-t-elle ce mardi ? Rien n'est moins sûr. Les éditorialistes s'inquiètent de l'impact sur l'image de l'UE de ces nominations qui traînent en longueur.

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Sme (SK) /

Les égoïsmes nationaux prévalent

Sme pointe la réticence aux compromis :

«Jusqu'à présent, les lignes rouges 'nationales' ont clairement dominé, rendant impossible de trouver un équilibre entre les intérêts des pays. Macron en est l'un des principaux responsables. Sans l'immense pression qu'il a exercée, les opposants aux 'spitzenkandidaten' n'auraient pas osé faire fi de l'article du traité de Lisbonne selon lequel le choix du président de la Commission doit tenir compte du résultat des élections européennes. Macron ne juge pas l'allemand Weber doué des compétences de gestionnaire requises pour piloter l'UE. Les Etats du V4, en revanche, rejettent Timmermans en raison de son attitude lors de la crise migratoire. ... Si le Parlement choisissait de désigner son chef sans concertation avec le Conseil européen, on irait au devant d'une rupture fatale entre les institutions.»

Večer (SI) /

Un signal terrible envoyé au reste du monde

Večer songe à la perception depuis l'étranger du bras de fer autour des postes clés de l'UE :

«Si la compétence des candidats est le dernier des facteurs entrant en ligne de compte dans l'attribution des postes à responsabilités, on ne peut vraiment pas s'attendre à ce que les partenaires de l'Europe dans le monde nous prennent au sérieux. Avec ces négociations marathon, la seule chose que l'on montre au reste du monde est la division des Etats membres de l'UE. La division est une faiblesse dont l'Europe n'a aucune espèce de besoin dans le monde globalisé d'aujourd'hui. ... Sur la scène politique mondiale, seule une Europe unie est capable de négocier d'égal à égal avec les grandes puissances.»

Der Standard (AT) /

Plus jamais une pareille mascarade

Der Standard exige de tirer les conséquences de marchandages qu'il juge infamants pour l'UE :

«Au lieu de surfer sur la vague positive de renouveau au lendemain des européennes, les chefs d'Etat et de gouvernement se sont lancés dans une ignoble course visant à se tirer dans les pattes et à se mettre des bâtons dans les roues. ... Si le Conseil et le Parlement ne veulent pas compromettre encore plus l'Union, ils doivent charger la nouvelle Commission de présenter comme toute première mesure un nouveau droit électoral européen ainsi qu'une procédure transparente de nomination du personnel cadre de l'UE. Une démocratisation radicale de l'UE : telle sera la principale tâche du nouveau président de la Commission. Pour qu'on n'assiste plus jamais au spectacle que Bruxelles donne à voir aujourd'hui.»

News.bg (BG) /

Tous les mêmes

L'affiliation politique du futur président de la Commission européenne importe peu, estime le site news.bg :

«Il y a longtemps que la ligne qui coupe l'Europe en deux ne passe plus par le clivage droite/gauche, PPE/sociaux-démocrates. L'immigration, l'environnement, la compétitivité etc. ne sont plus des questions aussi centrales. ... La véritable ligne de démarcation sépare les anciens protagonistes des nouveaux. L'annonce faite par Guy Verhofstadt au lendemain des européennes l'a illustré on ne peut plus clairement : il proposait une large coalition englobant PPE, sociaux-démocrates, ALDE et Verts. Pourquoi ces partis et non d'autres ? C'est simple : ensemble, ils comptabilisent 504 eurodéputés, soit 67,11 pour cent, une majorité confortable qui leur permettrait de continuer allègrement à mener la belle vie sur leur lancée. Et que les nationalistes, les eurosceptiques et les autres drôles d'oiseaux aillent planter des concombres en Sibérie !»

Süddeutsche Zeitung (DE) /

Le Parlement galvaude la confiance placée en lui

Süddeutsche Zeitung déplore que jusqu'ici, le Parlement européen fasse bien piètre figure dans l'attribution des postes à haute responsabilité :

«Les représentants du peuple encourent le risque de galvauder la confiance qui s'est exprimée dans le fort taux de participation aux européennes. Si les groupes s'étaient rapidement rassemblés autour d'une des têtes de liste, il aurait été bien plus difficile pour les chefs de gouvernement de remettre en cause ce principe. ... Les électeurs comprennent le message suivant : le bulletin que je dépose dans l'urne est aussitôt broyé par les rouages des institutions de l'UE et il est fort possible qu'à la fin de ce processus, celui qui s'assiéra à la place du chef n'ait même pas été candidat aux élections.»

Kapital (BG) /

La politique européenne n'a jamais été aussi passionnante

Ceux qui trouvaient la politique européenne ennuyeuse et souhaitaient davantage de suspense et d'intrigues en ont pour leur argent, lit-on dans Kapital :

«La politique européenne a longtemps été décriée, perçue comme un jeu ennuyeux et antidémocratique. On lui reprochait des décisions prises dans les arcanes des institutions européennes. En 2019, les critiques n'ont qu'à bien se tenir. Si ceux qui occuperont les cinq postes principaux de l'UE sont encore désignés à huis clos, les mécanismes de la bureaucratie européenne et les négociations entre Etats membres font l'objet de débats ouverts.»

Atlantico (FR) /

Une discorde franco-allemande propice à l'UE ?

Le bras de fer engagé entre la France et l'Allemagne autour du poste du président de la Commission ne dessert pas nécessairement la cause de l'UE, explique le politologue Christophe Bouillaud dans Atlantico :

«Il faut voir jusqu'où ira la dissolution du duopole franco-allemand. En cas de blocage réel et persistant, il n'est pas sûr que cela ne renforce pas finalement l'Union européenne en obligeant les autres pays à s'impliquer plus dans le jeu européen. A ce compte-là, on se rendra peut-être compte que les dirigeants critiques de l'Union européenne (hongrois, polonais, italiens par exemple) y tiennent en fait bien plus qu'ils ne le disent. ... [L]a gestion de l'UE par les duos franco-allemands successifs n'a pas été de fait des plus heureuses depuis 2008-2010.»

Sega (BG) /

Les Européens n'ont pas voté Weber

Dans le quotidien Sega, la chroniqueuse Adelina Marini souligne que le fait que Manfred Weber ait été la tête de liste du PPE ne fait pas de lui le candidat favori des électeurs européens :

«On ne peut pas dire que Weber ait remporté les élections européennes, car il n'existe pas de chiffres sur le nombre d'électeurs ayant voté pour un des partis affiliés au PPE parce que Weber en était la tête de liste. En Allemagne, les affiches électorales de la CDU et de la CSU arboraient le logo du PPE, mais les bulletins de vote n'indiquaient nullement qu'en votant CDU ou CSU, on donnait sa voix à Weber. Dans tous les autres pays membres, la plupart des électeurs ont voté sans avoir la moindre idée de l'identité de la tête de liste du PPE. Dire que Weber a remporté les élections européennes et que les chefs d'Etats et de gouvernements européens bloquent la démocratie européenne [en ne nommant pas Weber président de la Commission] est une affirmation fausse et exagérée.»

Delo (SI) /

Le reste du monde n'attend pas

Delo appelle à régler rapidement la question de la présidence de la Commission :

«On ignore si le Parlement européen jouera le jeu de Macron et exaucera les souhaits des chefs de gouvernement de l'UE. Le fait que le Conseil européen détienne le pouvoir au niveau européen est une fois de plus un constat douloureux pour plus d'un eurodéputé. On ne discerne encore pas qui pourrait être le candidat qui satisfasse Macron et les autres. Or il n'est pas impossible que dans les jours à venir, en marge du sommet du G20 à Osaka, un candidat finisse par se profiler. La dernière des choses dont l'UE ait besoin est que ses institutions se livrent des batailles intestines et que la nomination des hauts responsables s'éternise. La lenteur de ses rouages est notoire, mais le reste du monde n'attend pas.»

Ethnos (GR) /

Il faut trouver un compromis équitable

To Ethnos explicite pourquoi Macron ne veut pas du candidat du PPE Manfred Weber :

«Le veto de Macron à une nomination de Weber ne se résume pas à un rejet de la personne du candidat. Il faut y voir la réponse de Macron au rejet de la réforme conséquente de l'UE et de la zone euro qu'il avait proposée. Mais aussi la réaction du président français à l'idée allemande selon laquelle le statut de première puissance économique d'Europe, en ce qui concerne l'Allemagne, et de premier groupe du Parlement européen, en ce qui concerne le Parti populaire européen, confère à l'Allemagne la prérogative de désigner le président de la Commission. Un bon compromis serait la nomination d'une personne qui n'appuie ni Berlin, ni Paris, ni le Nord, ni le Sud dans les relations infra-européennes.»

Mérce (HU) /

Ne pas attiédir l'intérêt des citoyens

L'évolution des débats sur les nominations aux postes de direction de l'UE dessert la démocratie, selon Mérce :

«Il est inquiétant de constater que la procédure de sélection n'est pas devenue plus transparente par rapport à 2014, mais au contraire plus opaque. Pourtant, au bout de 15 ans, le taux de participation aux européennes avait enfin passé la barre des 50 pour cent. Ceci signifie que par rapport aux élections précédentes, les citoyens européens avaient le sentiment que la mission politique de l'Union avait grandi - justifiant que les gens voient un sens à leur vote. Il serait dommage d'inverser cette tendance en confiant à un cercle restreint et fermé d'initiés le soin de choisir dans l'ombre le personnel des postes clés.»

Público (PT) /

Merkel et Macron doivent tâcher de s'entendre

Berlin et Paris devraient se résoudre à accorder leurs violons, réclame la journaliste Teresa de Sousa dans Público :

«Il n'est jamais aisé de choisir qui dirigera les principales institutions européennes. Il faut trouver des équilibres, à différents niveaux. ... Comme toujours dans l'Union européenne, il faut travailler en bonne intelligence. Et, bien sûr, il faut que les deux extrémités de l'axe Paris-Berlin s'entendent sur le cap à suivre. ... Mais jusqu'à présent, Merkel et Macron ne trouvent pas de terrain d'entente. Macron a raison lorsqu'il dit que l'Europe a besoin de personnalités politiques fortes à la tête de ses principales institutions. L'Allemagne, qui a l'habitude d'être aux commandes, ne semble pas ressentir le même besoin.»

Mediapart (FR) /

Vers une parlementarisation de l'UE ?

Le blocage du Conseil européen pourrait être l'occasion pour le Parlement d'étendre son pouvoir, croit savoir Mediapart :

«On le sait, la politique bruxelloise est d'abord une affaire de concurrence entre institutions (Parlement, Commission, Conseil), bien plus que de clivage entre les gauches et les droites. La paralysie du Conseil pourrait rouvrir le jeu, et accélérer la 'parlementarisation' de l'Europe que certains appellent de leurs vœux. C'est en cela que les négociations lancées, dans une discrétion quasi totale, entre quatre partis – conservateurs, sociaux-démocrates, libéraux et Verts – pour former l'esquisse d'un programme commun sont cruciales. Elles auront valeur de test.»

Neatkarīgā (LV) /

Les projets de retraite d'Angela Merkel

Neatkarīgā relaie les supputations relatives à l'attribution des postes clés de l'UE :

«Dans la presse allemande et parmi les faiseurs d'opinion, on entend sur Merkel une rumeur récurrente : quand elle partira à la retraite, elle aura tout de même mieux à faire que de tricoter des chaussettes au coin du feu : qu'elle fasse donc présidente de la Commission ! Soit il s'agit d'un jeu politique de l'Allemagne visant à intimider Macron, pour lui faire comprendre que s'il est contre la candidature de Manfred Weber, on lui collera Angela Merkel, et personne ne pourra vraiment s'y opposer. Soit c'est la volonté de Merkel elle-même de rester tout en haut de la pyramide de la politique.»

Lidové noviny (CZ) /

C'était plus simple avant

Les joutes pour décrocher les postes clés de l'UE dureront plus longtemps qu'à l'accoutumée en raison de l'affaiblissement de Berlin, constate Lidové noviny :

«Angela Merkel avait le contrôle de la CDU et du Parti populaire européen, Martin Schulz celui du SPD et des sociaux-démocrates européens. D'aucuns dénonçaient là une hégémonie allemande. D'autres en revanche pointaient aussi les vertus d'une situation qui permettait de prendre des décisions même quand la situation semblait bloquée. ... Or la situation actuelle est différente. C'est pourquoi la discussion sur les postes de pouvoir risque de durer longtemps. Ces tractations ont aussi le mérite d'avoir une valeur de test. C'est en effet l'occasion de voir comment l'UE parvient à trouver un terrain d'entente dans les nouvelles conditions qui prévalent : un affaiblissement des conservateurs et des socialistes et un renforcement des nationalistes et des écologistes.»

Kauppalehti (FI) /

Distribuer les rôles et se mettre rapidement au travail

Kauppalehti appelle à ne pas retarder inutilement les nominations aux postes clés de l'UE :

«Il serait souhaitable que les postes de pouvoir soient pourvus avant le début de la présidence finlandaise de l'Union, au moins de juillet. Si les bisbilles devaient continuer jusqu'à l'automne, on ne pourra faire aucun progrès sur d'autres questions importantes comme la lutte contre le changement climatique ou l'accord sur les règles financières ces prochaines années. Le plus simple, ce serait que les chefs d'Etat et de gouvernement nomment président de la Commission le 'spitzenkandidat' de la formation arrivée en tête aux européennes, à savoir le PPE Manfred Weber. Ceci limiterait également les conflits avec le Parlement, lequel a déjà annoncé qu'il n'accepterait d'avaliser que le 'spitzenkandidat' de l'un des partis.»

Jyllands-Posten (DK) /

La fin du monopole des postes de pouvoir dans l'UE

Mette Frederiksen, présidente des sociaux-démocrates danois, victorieuse des législatives, soutient la candidature de la libérale Margarete Vestager. Jyllands-Posten y voit une évolution :

«Les européennes ont montré que les électeurs continuaient de soutenir les grands partis proeuropéens, mais aussi que les conservateurs et les socialistes n'avaient pas le monopole des postes de pouvoir. Il faut se réjouir du renforcement des libéraux, aussi bien au Parlement que dans le cercle des dirigeants qui doivent se répartir les postes clés. Dans ce petit jeu qui vient juste de commencer, le Danemark a donc une bonne carte en main.»

Denik (CZ) /

Margrethe Vestager, la présidente idéale

L'ex-ministre danoise des Affaires étrangères et actuelle commissaire à la Concurrence constituerait une parfaite candidate, estime Denik :

«Elle a participé à la campagne électorale en tant que 'spitzenkandidatin'. Les libéraux ressortent par ailleurs nettement renforcés des élections. Danoise naturellement soucieuse des questions environnementales, elle ne serait pas opposée à la participation des Verts au 'quadrige' européen. Sa nomination pourrait être un bon compromis pour couper court aux atermoiements entre le Parlement et le Conseil, afin que les deux camps puissent enterrer la hache de guerre jusqu'aux prochaines élections européennes. Et, pour finir, une femme dynamique serait à la tête d'hommes âgés, ce dont l'Union se réjouirait indéniablement.»

Magyar Hírlap (HU) /

'Spitzenkandidat', un concept trop allemand

Mariann Öry, responsable du service international de Magyar Hírlap, croit savoir pourquoi Macron cherche à empêcher la candidature de Weber d'aboutir :

«Il est certain qu'Emmanuel Macron ne contribuera pas à entretenir l'illusion que le système des 'spitzenkandidaten' est viable. Ce concept, à commencer par son nom, bien trop allemand, répugne au président français. Cette procédure, imposée par le Parlement européen aux gouvernements des Etats membres, est nécessairement avantageuse pour les grands partis européens. Mais vu de Paris, il ne s'agit pas là de démocratie, mais de 'partocratie'. Autre hic pour Paris : dans les groupes socialiste et conservateur, les Français sont minoritaires face aux Allemands.»

Handelsblatt (DE) /

Commission recherche personnalité charismatique

Il ne faut pas que la quête d'un successeur à Juncker traîne en longueur, prévient Handelsblatt :

«L'UE est confrontée à d'immenses attentes : il lui faut rivaliser avec les puissances mondiales que sont les Etats-Unis et la Chine, juguler le changement climatique et se préparer aux futures vagues migratoires, pour ne citer que certains défis parmi d'autres. C'est pourquoi la communauté européenne a besoin de dirigeants viables et capables d'agir. Il faudra avoir désigné le successeur de Jean-Claude Juncker lors du sommet européen du 22 juin au plus tard. Ce faisant, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE ne doivent pas succomber à la tentation de nommer un président de Commission faible, qui ne soit que leur marionnette. L'Union a besoin d'avoir à sa tête un leader charismatique, en mesure de parler d'égal à égal avec ses homologues américain et chinois, mais aussi de convaincre les citoyens européens.»

Le Monde (FR) /

Barnier a de bonnes cartes en main

Le modèle du "spitzenkandidat" a fait son temps, estime la politologue Cornelia Woll dans Le Monde :

«La faible légitimité du spitzenkandidat et l'opposition des Etats risquent de faire pencher la balance en faveur d'une personnalité plus consensuelle, comme Michel Barnier, qui a dû laisser la place à Jean-Claude Juncker en 2014 mais est devenu le visage de l'Europe unie dans les négociations du Brexit. Il est fortement soutenu par le président français et ses chances sont presque au même niveau que le spitzenkandidat officiel. Il est imaginable aussi de voir des noms plus surprenants, comme Christine Lagarde ou Angela Merkel, dont la fin du mandat en tant que chancelière a été annoncée en 2018.»

Radio Europa Liberă (RO) /

Macron et la nouvelle force du centre

Radio Europa Liberă explique comment Macron compte s'y prendre pour faire barrage au spitzenkandidat du PPE, Manfred Weber :

«Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE ont déjà pris de premières mesures dans la course aux postes clés des institutions européennes, d'autant plus qu'il ne sera pas simple, compte tenu des résultats du scrutin, de trouver un équilibre des pouvoirs au sein d'un Parlement européen extrêmement fragmenté. Derrière Macron le libéral, le centre politique se découvre une nouvelle force - avec 109 sièges, il sera en effet le troisième groupe au Parlement européen. Macron a déjà rencontré, lundi soir, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, l'un des représentants des socialistes européens les plus en vue aujourd'hui, pour évoquer la possibilité d'une alliance - un pacte qui pourrait empêcher que le spitzenkandidat du PPE ne décroche la timbale, à savoir la présidence de la Commission.»

Gazeta Wyborcza (PL) /

Des obstacles sur la route de Weber

Manfred Weber pourrait revenir bredouille, explique Gazeta Wyborcza :

«Si Merkel s'obstine à vouloir défendre la candidature de Weber, une longue dispute risque d'enfler entre Paris et Berlin. ... Par ailleurs, il se peut qu'il ressorte du sommet que l'un des deux postes clés - présidence de la Commission ou présidence du Conseil européen - doive être occupé par une femme. L'équilibre Est/Ouest jouera également un rôle dans ces nominations. Dans les discussions relatives à la succession de Juncker à la Commission sont également évoquées les candidatures de la commissaire danoise à la Concurrence, Margrethe Vestager, du négociateur en chef du Brexit, le Français Michel Barnier, ainsi que celle de Kristalina Georgieva, ex-commissaire bulgare et actuelle directrice générale de la Banque mondiale.»

hvg (HU) /

Le Fidesz, ligne rouge pour l'ADLE

Weber aura bien du mal à obtenir le soutien du groupe libéral au Parlement, croit savoir hvg :

«Tant que le PPE n'aura pas exclu de ses rangs le Fidesz au pouvoir en Hongrie, il n'y aura pas de coopération possible avec l'ADLE, estime Pascal Chafin, numéro 2 de la liste LREM. ... Difficile de comprendre, de prime abord, de quelle coopération Chafin peut bien vouloir parler. A s'y pencher de plus près, on comprend que le PPE, s'il reste le premier groupe au Parlement européen, a régressé de sept points par rapport à 2014. Si Weber veut devenir le président de la Commission, il a donc besoin de soutiens. Son allié le plus probable est le groupe libéral ADLE, qui a décroché 109 sièges d'eurodéputés - un record - et auquel appartient également le parti de Macron.»