Un rappel d'impôts pour Apple en Irlande ?

Apple et la Commission européenne s'affrontent depuis cette semaine devant la Cour de justice de l'UE en raison d'un remboursement de 13 milliards d'euros d'impôts non payés par le groupe technologique américain. L'Union veut que l'Irlande réclame cette somme à Apple, estimant que la société a bénéficié d'un traitement de faveur illégale, mais Dublin s'y oppose. Les éditorialistes sont partagés.

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The Irish Times (IE) /

Que les géant du Net paient leurs impôts comme tout le monde

The Irish Times s'insurge contre les gouvernements, comme celui de l'Irlande, qui compromettent le consensus démocratique occidental en accordant des traitements de faveur aux multinationales :

«En permettant à ces entreprises une évasion fiscale aberrante, ces gouvernements vampirisent le service public de par le monde et causent des inégalités criantes. ... Car l'ensemble des richesses ainsi créées ne profitent qu'au un pour cent les plus riches de la population mondiale. Et c'est précisément la raison pour laquelle la démocratie libérale se trouve actuellement dans une profonde crise. On ne peut plus entretenir l'illusion que nous avons tous la même importance quand les entreprises les plus riches peuvent se soustraire à l'obligation de payer des impôts, qui s'applique pourtant aux citoyens lambda qui ont du mal à joindre les deux bouts.»

RTE News (IE) /

Un remboursement nuirait à l'attrait de l'économie irlandaise

RTE News espère que les juges donneront raison à Dublin et à Apple :

«Un remboursement ne serait pour l'Irlande qu'un bienfait de courte durée et pourrait conforter ceux qui reprochent à l'Irlande d'être un paradis fiscal. Un reproche que le gouvernement récuse avec véhémence. Pas mal de politiques et d'experts ont la conviction que sur le long terme, il serait nettement préférable pour l'Irlande que le pays et Apple s'imposent au tribunal. ... Une injection de fonds à hauteur de 13 milliards d'euros, plus 1,3 milliard d'euros d'intérêts, peut sembler un pactole intéressant au premier coup d’œil. Mais pour une petite économie ouverte comme la nôtre, extrêmement tributaire des investissements étrangers et de sa réputation de probité économique, elle pourrait faire d'importants dégâts. »