Malte : quelle position pour l'UE ?
A Malte, les citoyens manifestent depuis plusieurs jours pour réclamer la démission immédiate du Premier ministre, Joseph Muscat. Le Parlement européen se penche à son tour sur l'implication de La Valette dans le meurtre de la journaliste d'investigation Daphne Caruana Galizia : après une visite sur l'île, une délégation d'eurodéputés a émis des doutes quant à la crédibilité de Muscat. Les éditorialiste appellent l'UE à monter au créneau.
L'Europe doit sortir de son silence
Dans son éditorial, Le Monde appelle l'UE à soutenir les manifestants maltais :
«L'Union européenne n'est pas seulement un marché, c'est un ensemble d'Etats liés par des valeurs et des principes trempés dans une longue et souvent tragique histoire commune. La liberté de la presse, l'indépendance de la justice et l'Etat de droit en sont des piliers. ... Il est crucial que l'UE protège policiers, magistrats et journalistes et que l'enquête sur l'assassinat de Caruana Galizia aboutisse. L'exécutif européen doit sortir de son silence et dénoncer partout où elles sévissent la corruption et l'impunité.»
Un test pour la capacité d'intégration de l'Union
Les carences en matière de démocratie et d'état de droit ne sont pas l'apanage de Malte, analyse The Guardian :
«Bruxelles n'a toujours pas trouvé le moyen d'intégrer certains 'petits Etats' - Liechtenstein, Luxembourg, Monaco, Malte - dans le projet européen élargi. Ils constituent soit des plate-formes financières opaques, soit des foyers de régimes réactionnaires, voire, dans le cas de Malte, les deux à la fois. L'île pose désormais un défi à l'UE : celle-ci saura-t-elle assimiler un tel Etat - qui disposait récemment encore d'une classe ouvrière solide - ou bien ces pays sont-ils voués à rester à jamais les enfants à problème du continent ?»