Hongrie : Orbán accroît la pression sur les ONG

Le FIDESZ, parti au pouvoir en Hongrie, veut adopter une nouvelle loi qui restreint un peu plus les activités des ONG et des médias. Celle-ci prévoit la création d'une liste noire d'ONG et d'entreprises percevant des financements étrangers. Les entités concernées ne pourront alors toucher ces fonds qu'avec l'autorisation du fisc. Sont aussi prévus des obstacles bureaucratiques qui rendront plus difficile pour ces ONG de se financer par les dons dans le pays.

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Válasz Online (HU) /

Les citoyens et Bruxelles observeront-ils sans broncher ?

Ces règles transformeraient définitivement la Hongrie en un régime autocratique suivant le modèle russe, fait valoir Válasz Online :

«Dès que cette loi aura été adoptée, la Hongrie sera devenue une véritable autocratie. ... Il ne restera, dès lors, que deux questions en suspens. La première, c'est de savoir si le peuple hongrois veut vivre sous un régime arbitraire ; la seconde, c'est de savoir si l'UE est une organisation faible au point de laisser passivement un de ses Etats membres, en 2025, accomplir la dernière phase de sa mue autocratique, calquée sur celle de la Russie

Telex (HU) /

Une forte casse sociale

Il n'y aura personne pour faire le travail des ONG, prévient le psychologue Dávid Szél dans Telex :

«Si les organisations neutralisées ne peuvent plus s'occuper des citoyens lambda, qui le fera ? ... Comment une mère de deux enfants, vivant dans la pauvreté, menacée d'être expulsée de son logement et n'ayant pas d'argent pour payer un avocat, pourra-t-elle obtenir une aide juridique, si elle ne peut passer par l'association 'Juristes de rue' ? Qui mènera une étude environnementale sur la zone où l'Etat veut construire une usine de batteries, s'il n'y a plus le 'Comité d'action pour la qualité de l'air' ? Personne. Les citoyens seront livrés à eux-mêmes, et en toute logique, l'Etat paiera un prix incommensurable.»

Magyar Nemzet (HU) /

L'opposition veut museler les 'patriotes'

Le quotidien progouvernemental Magyar Nemzet accuse l'opposition d'avoir été la première à vouloir museler les médias :

«Cela fait déjà quatre ans que le pompeux András Fekete-Győr, jadis président du parti [d'opposition] Momentum, avait indiqué vouloir empêcher les journalistes qu'il qualifiait de propagandistes d'exercer leur profession. ... Il y a à peine un an, Péter Magyar, le faux prophète, avait affirmé : 'Ça suffit ! Nos électeurs demandent le départ de l'élite politique, mais aussi des médias qui sont à leur bottes'. ... Ils espèrent, avec l'appui de l'étranger, restaurer une période révolue et donner une leçon aux patriotes. Ils n'y parviendront pas.»