L'Ukraine veut acheter 100 avions de combat français
Le président français, Emmanuel Macron, et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ont signé une lettre d'intention sur la vente d'avions, de systèmes de défense antiaérienne et de drones. Celle-ci prévoit notamment la fourniture d'une centaine de Rafale d'une valeur de plus de dix milliards d'euros. La question du financement de ces acquisitions n'a toutefois pas encore été précisée.
Paris fait preuve de détermination
Sur le dossier ukrainien, au moins, Macron s'en sort bien, estime le chroniqueur Serge July dans Libération :
«Les objectifs de l'Elysée sont les suivants : veiller à l'équilibre des forces entre les belligérants, s'assurer des fournitures régulières à Kyiv, tout en bâtissant une défense européenne. Au cours de la semaine écoulée, Emmanuel Macron est devenu à quasi plein-temps une sorte de ministre en charge de l'Ukraine. Ce n'est pas pour cette raison qu'il avait été élu Président, mais il semble plus efficace dans cette fonction que dans la gestion de l'économie française. … Il ne faut pas oublier que la France est la septième puissance militaire mondiale, et, selon les spécialistes, la première armée européenne. Avec une particularité par rapport à toutes les armées du monde : elle est présente avec toutes les armes et sur tous les océans.»
Ce soutien est dans l'intérêt de tous
L'UE doit continuer à se montrer solidaire envers l'Ukraine, fait valoir Göteborgs-Posten :
«En réalité, l'aide apportée à l'Ukraine s'inscrit dans un projet d'autodéfense plus global. L'Europe doit continuer à s'armer et à développer ses capacités de défense, pour rattraper le niveau des Etats-Unis et s'en affranchir. L'aide apportée à l'Ukraine doit être considérée comme faisant partie intégrante de ce projet. Elle constitue un moyen pratique pour améliorer la production militaire qui devient plus qu'urgente. Si les pays européens membres de l'OTAN se soutiennent mutuellement, alors, ils seront à même d'en supporter le coût, même si ces dépenses pourront être à l'origine de conflits politiques à l'intérieur du pays, notamment en Allemagne et en France.»
Un prix elevé
La Repubblica se demande qui paiera la note :
«Outre l'achat de Rafale et d'armements associés, la lettre d'intention comporte l'acquisition de huit lanceurs de missile SAMP/T nouvelle génération, quatre dispositifs radars, de nouveaux lots de bombes guidées AASM et différents types de drones. On ignore, pour l'heure, qui financera ces nouvelles livraisons. La seule fourniture d'avions de combat rafale est estimée à près de douze milliards d'euros. Macron a affirmé son intention de recourir à des programmes européens. En dépit de la réticence de Berlin à l'idée d'un emprunt commun, le président français a rouvert le dossier de prêts de défense européens, censés garantir à Kyiv un soutien 'prévisible et stable à long terme'.»