Quid de la guerre en Ukraine l'an prochain ?
Si la Russie a conquis d'autres territoires dans sa guerre d'agression contre l'Ukraine en 2005, dans l'ensemble, la ligne de front n'a pas beaucoup bougé. De plus en plus, l'Ukraine répond aux frappes aériennes massives de Moscou par des attaques en profondeur contre la Russie. En fin d'annnée, les Etats-Unis ont intensifié leurs négociations pour mettre fin au conflit. Quelles sont les perspectives qui se dessinent, au bout de presque quatre années de guerre ?
Pas de grands changements en perspective
Frankfurter Rundschau ne croit pas qu'un accord se profile dans un avenir proche :
«Tant que Trump fera pression uniquement sur Zelensky sans en faire de même sur Poutine, les négociations resteront embourbées dans la question de la cessions des territoires annexés. Le président ukrainien restera ouvert aux négociations pour rester dans les bonnes grâces de Trump. Poutine continuera de feindre d'être prêt à discuter, mais sans bouger d'un iota quant à ses objectifs et poursuivra les assauts contre l'Ukraine par l'armée russe. ... L'Allemagne et les autres Etats membres de l'UE continueront de payer et de promettre haut et fort une paix durable et juste.»
Profiter d'un cessez-le-feu pour redéfinir sa stratégie
Sur son compte Facebook, le politologue Serhiy Taran veut croire à la possibilité d'un cessez-le-feu durable :
«Si un accord de paix venait à être signé, ce ne sont pas les dispositions qu'il prévoit qui seront décisives, mais ce qui se passera réellement pendant cette trêve. Si l'Ukraine et l'Europe font un usage intelligent de cette pause hypothétique et investissent à grande échelle dans la production d'armement pendant cette parenthèse de paix, mettent en place des infrastructures de défense le long de la ligne de front et définissent une nouvelle architecture européenne commune de sécurité, alors la cessation des hostilités a des chances de s'inscrire dans la durée.»
La pression monte des deux côtés
Sur l'antenne russe de Radio Svoboda, le spécialiste des questions militaires Youri Fyodorov estime que le poids des facteurs internes est appelé à augmenter :
«Tant en Ukraine qu'en Russie, les conflits sociaux et politiques vont se multiplier. En Russie, les masses et les élites ne pourront pas éluder indéfiniment la question suivante : à quoi cette guerre sert-elle et quel sens cela a-t-il de la poursuivre dès lors qu'une victoire telle que Poutine l'a formulée en 2022 est hors d'atteinte ? En Ukraine en revanche, une question occupera le devant de la scène : les dirigeants actuels sont-ils en mesure de mettre un terme à la guerre dans des conditions qui soient acceptables pour la société ukrainienne ?»