Grèce : des affrontements lors de manifestations de paysans
Les agriculteurs grecs protestent contre la hausse des coûts de production et les retards de paiement de subventions. Les mobilisations, émaillées de violents affrontements lundi, sont aussi liées à l'enquête sur les fraudes aux subventions agricoles européennes, le scandale de l'OPEKEPE. La presse évoque une situation désastreuse et cherche des responsables.
Athènes ignore des demandes fondées
Le portail In se montre critique :
«Les revendications relèvent en grande partie de l'évidence : un versement immédiat de toutes les subventions et indemnisations dues, l'instauration de prix minimum garantis qui couvrent les coûts de production réels, la baisse de ces prix par une défiscalisation du gasoil agricole, un plafonnement des prix de l'électricité ainsi qu'une refonte des règles d'indemnisation. … Or le gouvernement s'est contenté de s'engager à 'normaliser' les flux de paiement suite aux grands retards occasionnés. Il passe sous silence qu'il a lui-même causé ces retards, notamment depuis que notre pays est dans le viseur du Parquet européen suite au scandale de l'OPEKEPE.»
L'échec d'un pays
Pour Liberal, la situation de l'agriculture doit être replacée dans un contexte plus large :
«Depuis de nombreuses années, le pays ne produit plus rien. Même pas de l'ail ! Nous importons même des concombres. La faute en revient tout d'abord aux gouvernements, qui se sont contentés de gérer le pactole de plusieurs millions en provenance de l'UE, tout en omettant de mettre en place une politique d'aménagement de l'espace rural et de l'agriculture. … Les faillites économiques ne se produisent pas toutes seules. Elles sont précédées par la faillite d'institutions et l'effondrement de valeurs. La ruralité mérite un meilleur avenir, tout comme le pays lui-même. Il suffit que nous le voulions. Aucun procureur européen ne peut nous l'imposer.»