Un référendum sur une sortie de la Finlande de l'UE ?

Sampa Terho, ministre finlandais des Affaires européennes et candidat à la présidence du parti populiste de droite Vrais Finlandais, a appelé à la tenue dans son pays d'un référendum sur l'appartenance à l'UE, s'inspirant du modèle britannique. Pour différentes raisons, la presse finlandaise ne voit pas l'initiative d'un bon œil.

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Turun Sanomat (FI) /

Un comportement tout à fait incongru

L'appel de Sampo Terho est inadmissible, commente Turun Sanomat :

«Terho a commis une erreur en mêlant sa lutte pour la présidence des Vrais Finlandais à ses fonctions de ministre des Affaires européennes. Il a été à juste titre critiqué et par l'opposition et dans les rangs du gouvernement. Il ne doit y avoir aucun doutes sur les liens entre la Finlande et l'Union européenne. Surtout à une époque où les Etats-Unis s'éloignent de l'Europe et de ses valeurs, où la Russie continue d'affaiblir les structures de sécurité sur le continent et où la Grande-Bretagne négocie sa sortie de l'UE. ... On comprendra aisément que Terho soit sous pression car dans la course à la présidence du parti, il est au coude à coude avec le député UE Jussi Halla-aho, alors qu'il était initialement grand favori.»

Etelä-Suomen Sanoma (FI) /

Un facteur d'incertitude

Etelä-Suomen-Sanomat craint que la proposition de Terho n'inquiète inutilement les partenaires européens :

«Compte tenu de la position pro-européenne des partis, il est clair qu'il sera impossible pour la formation Vrais Finlandais de trouver à l'issue des futures élections des partenaires de coalition qui seraient favorables à un référendum. C'est pourquoi il était quelque peu exagéré de la part de l'opposition de qualifier Terho, au Parlement, de 'risque pour la sécurité'. Mais tous nos partenaires européens ne sont pas forcément au fait de notre politique intérieure, parfois bien complexe. En ces temps troublés, un ministre finlandais évoque dans l'enceinte parlementaire l'éventualité d'un référendum ; il y a là de quoi susciter, à l'étranger, de sérieuses interrogations quant à la ligne européenne de la Finlande.»