Pologne : il y a 40 ans, la loi martiale contre le changement

Ce lundi, la Pologne commémore la loi martiale, proclamée le 13 décembre 1981 par les dirigeants communistes alors au pouvoir pour réprimer le mouvement démocratique Solidarność et qui devait rester en vigueur jusqu'en juillet 1983. Dans la presse nationale, les uns rappellent ce que cet état de siège avait alors déclenché, les autres estiment qu'à maints égards, la situation actuelle en Pologne est comparable à celle qui prévalait il y a 40 ans.

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Tygodnik Powszechny (PL) /

Des dizaines de milliers de Polonais sauvés par la solidarité de la France

Dans les colonnes de Tygodnik Powszechny, un ancien membre du Comité de soutien des Polonais en France rappelle au souvenir commun la solidarité que leur a témoignée la France :

«La loi martiale avait surpris beaucoup de nos compatriotes vivant à l'étranger, les obligeant à y rester. ... L'instauration de la loi martiale en Pologne avait alors éveillé une grande vague de solidarité en France. Grâce aux dons financiers accordés par les Français, par de nombreuses institutions et associations françaises, par le pape Jean-Paul II et par les Pères Pallottins, le Comité avait pu travailler avec un grand dynamisme. En dix ans, plus de 30 000 Polonais avaient ainsi reçu de l'aide.»

Gazeta Wyborcza (PL) /

Une impression de déjà-vu

Gazeta Wyborcza établit des parallèles avec la situation actuelle :

«Une nouvelle loi martiale se donnant des airs de loi issue de la vraie démocratie est subrepticement en train de se mettre en place. Le parti Droit et Justice (PiS) mène la vie dure à ses adversaires politiques, il lance à leurs trousses les forces de sécurité et les procureurs et fabrique de toutes pièces des campagnes de haine contre eux. Il est vrai qu'il n'y a pas de prisonniers politiques. Mais cela n'est pas à mettre sur le compte de la 'clémence du monarque' Jarosław Kaczyński. Le PiS est tout simplement encore trop faible pour envoyer les gens derrière les barreaux ; ainsi, il n'a notamment toujours pas réussi à prendre le contrôle de la justice