Portugal : droite et extrême droite font cause commune

Avec le soutien du parti d'extrême droite Chega d'André Ventura, le gouvernement conservateur minoritaire du Premier ministre Luís Montenegro a adopté une nouvelle loi sur l'immigration, qui prévoit notamment un durcissement des conditions du regroupement familial au Portugal. A la veille des élections municipales, la presse du pays discute des raisons et des conséquences potentielles de cette coopération.

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Jornal de Notícias (PT) /

La politique de la main tendue pourrait être funeste

Si la stratégie des conservateurs échoue, l'extrême droite risque de gagner du terrain, écrit Jornal de Notícias :

«A une époque où Chega continue de croître, et avant des municipales particulièrement importantes, le PSD reste attaché à sa logique de vouloir dialoguer avec 'tout le monde' tout en ignorant les positions antidémocratiques et les discours de haine du parti d'André Ventura. D'un point de vue tactique, il est fort probable qu'il commette une erreur et qu'il risque d'être broyé par le parti auquel il offre une normalisation. Ce sera un problème pour le PSD. Pour le pays, le problème majeur reste que l'extrême droite continue son ascension sans que rien ne l'arrête.»

Correio da Manhã (PT) /

L'heure de vérité pour Chega

La capacité réelle de l'extrême droite à gouverner ne pourra se vérifier qu'après les élections municipales, écrit Correio da Manhã :

«Ce qui s'est passé au Parlement avec le vote des nouvelles lois sur l'immigration a été un moment symbolique. Chega et Ventura ont mis un pied dans la porte entrebâillée du gouvernement. Maintenant, ils vont tenter d'ouvrir grand les portes du pouvoir. ... Terminer cette offensive aux municipales constitue un risque élevé pour Chega. Ce risque ne consiste pas à obtenir trop peu de voix, mais plutôt le contraire : toute commune emportée par Ventura sera un défi pour le parti. ... Celui-ci devra bien administrer, car il sera scruté de près. Ce sera l'heure de vérité.»