La trêve à Gaza sera-t-elle durable ?
Israël et le Hamas se sont mutuellement accusés d'avoir rompu le cessez-le-feu. Des attaques et des morts sont à déplorer dans les deux camps. Dimanche soir, Tsahal a déclaré vouloir mettre fin aux combats tout en annonçant être prêt à riposter en cas d'autres violations de la trêve. Alors que certains auteurs se montrent pessimistes, pour d'autres, les combats de ce week-end sont un bon signe.
Une paix illusoire
Pour Libération, la trêve pourrait être de courte durée :
«En Israël, après l'euphorie du retour des otages vivants …, la politique a repris le dessus. Et c'est un Benyamin Nétanyahou plus déterminé que jamais à garder le pouvoir qui est reparti en campagne, n'hésitant pas à utiliser les récits des anciens captifs du Hamas pour servir son propre récit de victoire. Guerre des récits, guerre des images, guerre des violations de la trêve, il devient de plus en plus difficile de glisser le mot paix entre toutes ces lignes.»
La logique dissuasive israélienne
The Spectator compare la situation à l'action israélienne contre le Hezbollah au Liban:
«Ce qui s'est produit [hier] à Gaza présente des similitudes structurelles avec les évènements qui se sont déroulés sur le front Nord il y pratiquement un an. Au lendemain du cessez-le-feu avec le Hezbollah en novembre 2024, la milice libanaise avait tiré deux obus de mortier sur le mont Hermon. Israël avait riposté par une série de frappes sur tout le territoire libanais. Depuis, le Hezbollah n'a plus lancé un seul projectile sur le territoire israélien. La leçon a été claire : le cessez-le-feu n'a pas marqué la fin de la disponibilité opérationnelle israélienne, mais le début d'un nouvel équilibre stratégique.»
Il y a encore une chance
Le quotidien Kurier reste optimiste :
«La possibilité d'une solution demeure. La volonté des pays arabes de fournir des troupes et d'établir une autre administration sur le territoire de la bande de Gaza constitue, en soi, une percée qui était impensable il y a peu de temps encore. Mais il est aussi évident qu'il y a une multitude d'acteurs prêts à saboter cette solution. En premier lieu le Hamas lui-même. Il fallait s'attendre à ce qu'on ne puisse pas faire confiance à cette organisation terroriste. ... Mais négliger l'opportunité d'aboutir à la paix conduirait inévitablement à la prochaine catastrophe.»
La conséquence d'une division au sein du Hamas
Pour le politologue Abbas Galliamov, la résurgence de la guerre est due à une division interne du Hamas, comme il l'écrit sur son compte Facebook :
«A mon avis, les évènements sont la conséquence de l'affaiblissement de la direction du Hamas et du morcèlement de la formation en différentes brigades dont chacune agit selon ses propres logiques. Le Hamas s'est divisé en modérés et radicaux. Les premiers ont rendu les otages à Israël, les derniers tirent maintenant dans tous les sens, sans se soucier des conséquences et sans savoir ce qu'ils font. Ils sentent que le sol se dérobe sous leurs pieds, mais à part tirer, ils n'ont rien appris d'autre.»